Une chronique sans réel enjeu mis à part le désaccord qui sépare mari et femme sur le style de vie à emprunter. Le personnage d’Ida est la colonne vertébrale de l’histoire. C’est son courage, son sens du devoir et son amour inconditionnel pour l’homme qu’elle a choisi qui assurent la survie de la famille. Elle est interprétée de manière sublime par Deborah Kerr, une actrice de caractère qui se situe assez loin des nunuches de Vadim et compagnie. Son jeu a le même effet catalyseur sur ses partenaires que celui qu’Ida a sur les siens. Mitchum, Ustinov et les autres demeurent en périphérie avec justesse. Pour le reste, le réalisateur se laisse éblouir par la nature australienne. Long plan du troupeau qui avance. Plans d’insert d’oiseaux qui piaillent. Longues séquences de tonte et d’amas de laine. Tellement, que parfois on a l’impression d’être dans un documentaire de la National Geographic ou encore que le scénario a été tiré de l’une de ces plaquettes de la série Connaissances usuelles que nous avions à l’école primaire et qui nous présentait un sujet technique ou industriel par l’entremise d’une histoire de famille. Cette fois-ci nous avons droit à La laine des moutons. On peut y observer des êtres humains vivant le quotidien avec une certaine dose d’humour malgré l’adversité que leur présente la vie. Des hommes pour qui la beuverie est l’unique récompense à leur dur labeur. Des femmes endurcies qui s’oublient et qui gardent le fort. Autre temps, autres mœurs…