Les Hussards

Alex Joffé est un réalisateur dont j'ai dû voir 5 ou 6 films (Fortunat, Le tracassin, les Culottes rouges, etc…) dont l'acteur principal est Bourvil. D'ailleurs, il y a quelques années (avant internet), rechercher des films d'Alex Joffé, c'était un moyen de trouver des films avec Bourvil…

Là, dans "les Hussards", film datant de 1955, on a même droit pour le même prix à Louis de Funès (dans un tout petit rôle - en italien) et surtout Bernard Blier.

Le contexte historique du film, c'est la campagne d'Italie de Bonaparte qui lutte contre l'hégémonie autrichienne mais aussi contre la coalition des pays hostiles à la Révolution française. On est donc aux alentours de 1795 ou 1796.

Le film présente une armée dépenaillée ; je suppose que la jeune République étant – forcément – pauvre, elle n'avait pas vraiment les moyens d'habiller correctement les soldats…

À part ça, le scénario raconte les mésaventures de deux cavaliers (Bernard Blier et Bourvil) partis en éclaireurs, perdant leurs montures suite à un besoin inopiné et urgent. Pour éviter d'être punis pour avoir perdu leurs chevaux, ils vont au village voisin tenter de les retrouver puis de monter un bobard à l'usage de la hiérarchie en justifiant la perte du fait d'une attaque de francs-tireurs. On est bien entendu dans le vaudeville où Blier et Bourvil passent d'un registre comique à un registre dramatique, où le mensonge appelle le mensonge jusqu'au moment, fatal, où les faits étant têtus, on doit se résigner à passer aux aveux et à la honte.

Les acteurs interprétant des rôles d'italiens parlent en italien, donnant ainsi une petite impression d'authenticité sinon d'exotisme. Dans le casting, on repère bien des têtes connues dont Georges Wilson dans le rôle du capitaine tour à tour intraitable et magnanime. Côté italien, Giani Esposito, Virna Lisi, De Funès dans le rôle du bedeau. Et aussi une actrice que je croyais avoir reconnue pour l'avoir vue ailleurs. Sauf qu'en fait, en regardant sa filmo, je ne crois pas. Ici, elle joue le rôle d'une espiègle femme italienne à la façon des servantes délurées chez Molière. Son nom est Giovanna Ralli.

Tout ceci, c'était les aspects positifs. Car en fait, l'intrigue est plutôt mince et je me suis surpris de temps à autre à bailler un petit coup…

La mise en scène est très théâtrale (la plupart du film se déroule au rez-de-chaussée d'une maison) ; les scènes d'extérieur ne sont pas géniales et à la fin, les mouvements des troupes françaises ou autrichiennes dans le village font un peu dans le cafouillage visuel.

Pour conclure, disons que le film vaut surtout pour les jeux et mots d'esprit de Bernard Blier et Bourvil plutôt jubilatoires. Ce qui est déjà pas mal.