Mr Indestructible, en panne de chance, laisse filer le Démolisseur et accumule les destructions. Après avoir insisté sur les dégâts, la municipalité retire aux supers leur autorisation d’exercer, laissant aux assurances le soin de couvrir les dommages des vilains.
Le pitch est connu. C’est depuis 20 ans le fonds de commerce des X-Men. Un magnat des télécom se propose de reprendre en main leur communication, en mettant une valeur Elastigirl. Le papa gardera les enfants. Le méchant est rapidement identifié et nous savons tous que le bateau sera épargné. Que reste-t-il à sauver ?
Comme dans le précédent film, Brad Bird confie le beau rôle aux enfants qui libèreront leurs parents, et au nourrisson qui gagne, au fil des combats, de l’importance. Le scénario compense sa relative pauvreté par un joli travail d’écriture sur ses personnages secondaires. Les enfants, l’ami Frozone et la tante Edna Mode bénéficient tous de belles scènes.
Les décors rétro-futuristes sont magnifiques. Débarrassée de sa part d’ombre – le racisme, la Guerre froide ou la misère – cette Amérique des années soixante est fort plaisante. L’architecture, les automobiles et le mobilier y sont confortables, pratiques et modernes.
Bob peine à maîtriser les rendez-vous de sa fille, les mathématiques du fiston et les biberons du dernier. Il vacille, il craque, il fait peine à voir, mais il y arrivera : Bob est un « papa super ». Il découvre que Jack-Jack est, lui-aussi, un super. Le nourrisson cumule les pouvoirs, sans les maîtriser, ce qui nous vaut des séquences endiablées, en particulier un combat d’anthologie avec un raton-laveur.
Plus surprenant pour du GAFA-Disney, Brad Bird nous gratifie d’un déplaisant super « reflux » et d’un angoissant discours sur la société du spectacle et l’aliénation des masses. Rassurez-vous, il est prononcé par le vilain et ne dure que 10 secondes. Oubliez !