(Attention Spoiler !!)
Je n'ai pas encore eu la chance de voir tous les principaux films de Martin Scorsese (il me manque Taxi Driver, Casino, et, les Affranchis ou même After Hours) mais ceux que j'ai vus m'ont tous littéralement bluffé, notamment ce film avec l'acteur fétiche de Scorsese : De Niro, qui effectue une performance inoubliable dans Raging Bull. La période "après 2000" de Scorsese est elle aussi de taille : en effet on y retrouve "Shutter Island" avec l'excellent DiCaprio en rôle principal qu'on retrouvera au casting des très bons "Gangs of New York" au début des années 2000 puis dans "Le Loup de Wall Street" 10 ans plus tard, mais aussi bien entendu dans "Les Infiltrés".
Les Infiltrés est l'adaptation américaine d'un thriller coréen : "Infernal Affairs" (qu'il faut que je vois aussi) sorti quelques années auparavant. Contrairement à "Infernal Affairs" où l'action se déroule à Hong Kong, Scorsese, lui, décide de nous emmener dans les quartiers de Boston où la pègre est dirigée par le parrain Frank Costello.
"Les Infiltrés" est un film qui traite de deux personnages centraux : Billy Costigan (Leonardo DiCaprio), un flic en début de carrière qui va accepter une mission périlleuse confiée par ses supérieurs : le capitaine Oliver Charles Queenan (Martin Sheen) et le sergent Sean Dignam (Mark Wahlberg). Sa mission consiste à devenir l'un des hommes de confiance du parrain de la pègre irlandaise de Boston : Frank Costello (Jack Nicholson), dans le but de pouvoir l'espionner et rapporter ses moindres faits et gestes à Queenan. Collin Sullivan (Matt Damon) quant à lui est infiltré dans la police pour le compte de Frank Costello. Les deux hommes sont alors infiltrés depuis de nombreuses années, lorsque l'étau se resserre : chacun des deux camps se rend compte que des informations fuitent souvent. S'ensuit alors une course contre la montre entre la police et la pègre pour trouver les infiltrés.
Ce film est captivant de A à Z (il dure 2 h 30 min, tout de même !), le spectateur ne perd jamais le cours de l'histoire, ce qui est permis par un scénario exceptionnel ainsi que des acteurs qui fournissent des performances hors du commun : aussi bien Jack Nicholson, qui est plus que crédible dans le rôle du parrain de la mafia, que DiCapriodans le rôle du flic infiltré dont la position est de plus en plus remise en question par Costello, notamment dans la scène où Costello tente d'effrayer Costigan avec son discours sur "le rat", dans cette scène Nicholson est totalement déjanté et terrifiant. Matt Damon est lui aussi très crédible dans son rôle : il est tout à fait imprévisible ; personne ne s'attendait à ce qu'il abatte lui même Costello dans le but de garder sa couverture, j'ai trouvé que c'était son meilleur rôle. Les deux infiltrés sont d'ailleurs étroitement liés sans le savoir puisqu'ils entretiennent chacun de leur côté une étroite relation avec Madolyn (Vera Farmiga).
Scorsese nous fait une fin à laTarantino comme dans "Reservoir Dogs", avec des règlements de compte brutaux entre flics et voyous : ils s'entretuent tous sans réfléchir (cette tuerie est dû au meurtre de Queenan par les hommes de Costello). On croit alors, que sur un pur coup du hasard , Sullivan, le gros salaud de l'histoire, va pouvoir s'en sortir, mais sa chance va tourner puisqu'après la mort de Queenan, puis celle de Costigan, qui était sur le point de l'arrêter, Dignam (Mark Wahlberg), le "bras vengeur de la police de Boston" va entrer par effraction chez Sullivan et attendre son retour pour pouvoir le tuer, le film se termine sur cette scène où, Sullivan, ébahi, comprend que sa fin est arrivée.