Ou comment faire moins bien, moins efficace, et bien plus long que l'original.
D'abord on prend des stars, plein de stars. Des stars pour tout. Histoire de se persuader qu'on ne fait pas un remake d'un film magistral sorti quelques années plus tôt pour rien.
L'effet pervers, c'est que des rôles pourtant mineurs (ou inexistant) deviennent des rôles presque majeurs alors qu'ils ne servent à rien, si ce n'est flatter l'égo des acteurs.
Parce qu'on ne prend pas Mark Wahlberg pour faire de la figuration bon sang (pour ça, on a embauché son frère pour incarner un agent du FBI). Le réalisateur lui taille d'ailleurs un rôle sur mesure, avec des punch-line bien ridicules. Il joue le flic grossier qui débine des phrases toutes faites pour motiver ses troupes. Les monologues qui rappellent le pire des années 90. Lamentable en VO, j'imagine l'effet en VF.
La motivation du voyou infiltré chez les flics - tout comme ses actes - sont aussi quelque peu modifiés. Peut-être de peur qu'on puisse imaginer qu'il est tout en subtilité, pas vraiment sûr de son camp. Alors on rajoute du bla-bla, histoire de rajouter du dialogue à Jack Nicholson. Pas vraiment nécessaire, interminable aussi.
La fin est au diapason, avec une scène rajoutée pour notre ami Mark, qui au moins n'ouvrira pas son clapet cette fois-ci. Ce petit rajout de Scorsese démontre une fois de plus un manque de subtilité... ou une crainte des studios de manquer d'un soupçon de morale : le vilain doit périr !
Il est vrai que le remake est compliqué, car tout ne peut pas être transposé dans la Nouvelle Angleterre et que bien des aspects du scénario fonctionnent mieux à la hong kongaise où la notion de clan et d'honneur sont davantage exacerbés. Il n'en reste pas moins un film très très très moyen... voire pire.