Les Innocents par Northevil
Après l’amoureuse d’Elle et lui, et la globe-trotter de La nuit de l’iguane, je découvre avec plaisir dans ce film une autre facette du jeu d’acteur de Déborah Kerr. Elle joue à merveille la frayeur, la suspicion, l’exaspération ou la parano dans une exubérance particulièrement jouissive et très bien maîtrisée. Mais ce n’est pas le seul jeu d’acteur mémorable dans ce film, les deux enfants sont particulièrement bons pour leurs jeunes âges, intrigants ou effrayants, ambigus à merveille.
L’esthétique du film m’a aussi beaucoup plu, grâce à un noir et blanc soigné très joli, une mise en scène très travaillée et joliment maîtrisée, permettant au réalisateur de montrer ce qu’il vaut et me donnant envie de découvrir ses autres films, et un montage qui offre un rythme assez rapide et agréable, nous faisant passer un très bon moment. J’ai beaucoup aimé comme le réalisateur joue sur certaines interdictions du code Hayes comme lors du baiser de Miles et de la gouvernante. Et la scène la plus prenante, lors des murmures et de la panique de la gouvernante, avec ce fameux plan en contre-plongée total sur elle, est particulièrement savoureuse, oppressante à souhait. Et le son est lui aussi très joli et réussi.
Les deux éléments principaux de ce film sont l’ambigüité et la forme alambiquée de l’histoire qui lui donne ce côté si particulier, mais qui est aussi à l’origine de l’impression qu’il tournait un peu en rond au bout d’un moment.
J’ai donc quand même bien aimé ce film, grâce cette ambiance si spéciale qui reste du début à la fin et de ce casting très réussi et talentueux.