Les Intouchables par Mickaël Barbato
Las Vegas. L'histoire de Hank McCain (Cassavetes ), un malfrat tout juste sorti de prison qui va se lancer dans un nouveau coup. En effet, Charlie Adamo (Peter Falk, ça fait toujours bizarre même s'il est foutrement bon ), responsable de la côte Ouest pour la Mafia, a des envies de plus. Plus de pouvoir, plus d'argent. Alors, il décide de se "servir" dans un casino qui appartient à la pègre. Seulement, Charlie est vite démasqué et demande à Hank de tout annuler. Mais ce dernier, qui au passage s'est acoquiné avec une petite blonde très mamma mia, ne l'écoute pas et décide de faire le coup en solo...
Gli Intoccabili s'éloigne du polar "de plomb" pour donner dans le pur divertissement. On le sent tout de suite, l'influence de films aux héros burinés, type Point Blank se fait sentir. Un protagoniste qui, visiblement, ne tient pas en estime son propre fils et qui cherche à se... "vider" de ses nombreuses années de bagne tout en se mettant au rencart sur un coup fumant : pas de doute on est dans un polar couillu.
Seulement, on déchante vite. L'interprétation est excellente, mais ça tarde à réellement se lancer. Ce n'est même pas que la préparation du coup est longue, c'est qu'on assiste à des séquences de description des relations entre mafieux qui ne servent qu'à alourdir le rythme. Le casse est ce qui fait le héros, ce qui nous le construit, et en s'attardant trop à divaguer sur une intrigue secondaire, Charlie et sa relation avec la pègre, la trame devient floue et on sort petit à petit du film.
Mais c'est quand on sent les paupières se relâcher que débute la séquence du casse, alors qu'on est débarrassé de toutes sous-intrigues. Là, le film s'envole enfin pour ne plus jamais atterrir. Des explosions, un magot volé, puis les mafieux qui débutent une vraie chasse à l'homme. Ou plutôt une chasse au couple, car Hank (ce Cassavetes !) est un tombeur, et pas de n'importe qui car la superbe Britt Ekland incarne une Irene qui aura un vrai rôle dans toute cette cavale. Tout comme son ex-femme (mais vraie compagne dans la vie : Gena Rowlands), et voir ces personnages aussi importantes dans l'intrigue pour autre chose que leur beauté à quelque chose de rafraichissant.
L'époque est à la course-poursuite. Bullit est entrain d'être tourné, et les premiers échos font part d'un spectacle ahurissant qui aura demandé deux semaines de tournage. Gli Intoccabili ne pouvait pas être en reste et donne une bien belle cavalcade en bagnole, bien montée et, bien que moins impressionnante que celles de Friedkin bien entendu, met une pression bien sentie. Pression qui ne se fera que plus forte jusqu'à un final nihiliste qui, à défaut de surprendre, fait des McCain autre chose que des frites...
Un bon film, qui aurait pu être plus marquant si seulement le scénario s'était un peu plus concentré sur son personnage principal.