Sacré John Cassevetes ; afin de pouvoir tourner en toute indépendance ses propres films, il accepte sans vergogne de jouer dans ceux des autres, quitte à prendre avec lui son copain Peter Falk et son épouse Gena Rowlands pour une production 100 % italienne, mais tournée aux Etats-Unis ! D'ailleurs, il aura raison de jouer dans ce film car son producteur, un riche mécène italien, va être celui qui produira sa réalisation suivante, Husbands.
Pour en revenir à ce film-là, il s'agit d'un film de casse comme les années 60 nous en donnaient à la pelle, comme L'inconnu de Las Vegas, mais aussi un polar anticipant un tout petit peu les poliziottesco, mais sur la côte Ouest.
Le héros, incarné par John Cassavetes, est ce qu'on pourrait dire un parfait salaud ; à peine sorti de prison, il ne pense qu'à refaire un casse dans un casino, pourtant organisé par son fils, et que ce dernier sera traité comme de la merde par son paternel.
L'aspect sombre du film rappelle lui aussi les polars anglais des années 70 (notamment Get Carter), avec un John Cassavetes charismatique en diable, l'homme qu'on a envie de détester. A ses côtés, on y trouve Peter Falk, et une courte apparition, mais décisive, de Gena Rowlands.
Peut-être que le film met trop de temps à se mettre en place, mais c'est le prix à payer pour présenter ces personnages de bandits, aussi pourris que la personne qui veut braquer leurs casinos.
Mais ça reste du polar très efficace, avec ce côté toujours décalé (ou inversé) de voir un film italien se passant en Amérique, avec des comédiens des deux pays. C'est assez typique des productions italiennes de l'époque, souvenez-vous d'un certain Sergio...