Le démon de minuit

Que valent les convictions fortes et les idéaux quand le démon de minuit moins le quart se réveille, transformant un octogénaire ancien résistant, militant féministe, médecin respecté, en un vieillard égoïste et libidineux ?

L'acte était courageux : accueillir une sans-papiers et sa fille pour leur éviter l'expulsion, en contractant un mariage blanc.
Seulement voilà : la moldave russe est belle, sexy, et parle sans langue de bois, jetant le trouble au sein de la famille.

Un film plaisant qui sur le mode de la comédie, traite non sans justesse des rapports humains, des êtres et de leurs contradictions, mais qui vaut surtout par ses interprètes: Luchini, qu'on n'avait jamais vu aussi sobre dans le rôle de fils et de frère donneur de leçons, Karin Viard, la quarantaine coincée, fille admirative et épouse parfaite qui se libère avec jubilation du carcan paternel, envoyant valser sa vertu par dessus les moulins et se décide enfin à vivre.

Michel Aumont quant à lui, oeil lubrique et sourire en coin, compose un vieillard matois, indigne et fier de l'être, et Valérie Benguigui, la tête vissée sur les épaules, est une belle-fille réaliste et sans états d'âme qui parle vrai.
Un coup de pied dans la fourmillière plutôt réussi : allez, ne boudons pas notre plaisir.