Un film qui démontre avant toute chose que la France dispose d'un pannel d'acteurs et d'actrices formidables.
Je tire particulièrement mon chapeau à ces dernières qui ont su me toucher par la profondeur et la justesse de leurs interprétations. Mention spéciale à ces seconds couteaux qui ont porté ce film notamment à Cécile de France : bouleversante.
Le film réussit à déjouer deux pièges, à mon sens majeurs :
Le premier, aurait été d'en faire des tonnes sur le mélodrame des entourages respectifs de nos deux protagonistes.
Le deuxième, de tomber dans le cliché de cette septuagenaire qui se redécouvre une seconde jeunesse grâce à un nouveau partenaire fougueux de 30 ans son ainé, et qui vivrait cet idylle comme une femme 30 ans plus jeune.
Malheureusement, là où le bât blesse, c'est que pour un bouleversement de cet acabit, pour une relation sentimentale si impactante, le spectateur doit impérativement croire à leur amour. Et force est de constater qu'on y croit que difficilement. Les débuts semblaient prometteurs, mais très vite le choix scénaristique est de couper court à la découverte de l'autre et à la séduction pour laisser place à la relation. Résultat on ne comprend pas comment le personnage campé par Melvil Poupaud (grave séduisant au passage) est capable de foutre en l'air toute sa vie si vite.
Quoi qu'il en soit, on a affaire à un beau film, avec un casting qu'on apprécie voir jouer. Un film qui rappelle évidement que l'écart d'âge peut aller dans l'autre sens aussi, ???? et que l'amour se passe de toutes convenances extérieures.
Prochaine étape peut être : raconter la même histoire à l'initiative de la femme. Parce qu'on a tout de même affaire au (presque) seul homme du film qui prend la décision, seul, de bouleverser à la fois sa vie de famille mais aussi la vie de son amante. Il est l'architecte de ce film.
Si l'ambition d'un film, comme je le crois, est de vouloir faire bouger des lignes, alors peut être qu'un changement de prisme dans l'écriture de scénarios serait un ajout intéressant.