Magie du hasard olympique, cette série B choisie par hasard dans ma vidéothèque se situe dans une section universitaire sportive où de jeunes athlètes s'entrainent pour atteindre leur Graal compétitif. Leurs aspirations sont toutefois entravées par un tueur au javelot (!), arme dont la polyvalence d'emploi homicidaire en intérieur comme en extérieur n'est plus à démontrer. C'est évidemment l'argument principal du film qui, malgré un discours pas inintéressant sur la pression individuelle, sociale et financière de performance justifiant les dérives pharmacomédicales et un twist s'avérant toujours d'actualité, souffre d'un rythme planplan et d'une retenue chaste dans la sanguinolence. Quitte à compenser par de nombreuses scènes de vestiaires féminins (pour les hommes, on se contentera d'affreux slips kangourous taille XXL).
Sauvons tout de même la performance mi-sportive mi-actrice de Lynn Banashek (ses talents de gymnaste apportent une vraie crédibilité au thème du film), la très jolie scène de la piscine (réalisée en seconde équipe par le monteur)... un peu saccagée par le modus operandi complètement brindezingue du tueur. De manière globale, les meurtres sont plus rigolos qu'effrayants, tant il est impossible d'éviter le ridicule avec ce javelot qui surgit souvent d'un hors-champ improbable. Et l'utilisation des ombres ne fonctionne pas toujours très bien, même si quelques fulgurances visuelles sont à noter.
Vu sur le BR de Pulse Vidéo, quasi-copie de celui de Vinegar Syndrome. Master correct sans plus (des artéfacts de ligne verticale surviennent régulièrement), mais bon, on parle d'un slasher à faible budget de 40 ans d'âge. Les courtes interviews sont sympas avec des anecdotes évocatrices des conditions de tournage à la hussarde (cet acteur à qui on demande de jouer une réaction, sans préciser à quoi, ou cet autre qui, insatisfait de sa scène, comprend que non, on ne fera pas 2 prises). En prime, un petit montage génial de trailers sportifs par Otto Rivers.