Ah le slasher des années 80… Sous-genre du cinéma horrifique très populaire à l’époque, mais également très vite sur le déclin, ayant pondu de très nombreuses bobines plus ou moins intéressantes dont certaines sont devenues absolument culte au fil du temps. Dans les films méconnus du genre, et malgré une sortie en VHS chez nous, il y a Les Jeux de la Mort, Fatal Games en VO, également appelé Olympic Nightmare ou encore The Killing Touch, seule et unique réalisation de Michael Elliot, dont le seul autre fait d‘arme dans le cinéma est d’avoir participé au scénario du film mexicain Le Tueur (1984) de Juan López Moctezuma. Complètement inédit en DVD et en Blu-ray car le négatif original avait été perdu, Vinegar Syndrom et Pulse Video ont retrouvé un interpositif 35mm en France à partir duquel ils ont créé un master 2K afin de proposer le film en blu-ray. C’est ainsi que le peuple français a pu découvrir le seul et unique slasher au monde où le tueur envoie ses victimes bouffer les pissenlits par la racine avec un javelot. Oui, un javelot. Mais c’est bien au moins Les Jeux de la Mort ? Il tue avec un javelot je vous dis !
Les Jeux de la Mort est un tout petit budget qui a fait l’objet de nombreuses réécritures, et ce même pendant le tournage, un tournage très rapide au point que certaines scènes n’ont eu droit qu’à une seule prise malgré le jeu en demi-teinte des acteurs, avec une direction d’acteurs aux abonnés absents sans doute pour la même raison. Le film a reçu de mauvaises critiques à l’époque, tout comme bon nombre de slashers par ailleurs, et bien que certaines soient justifiées, d’autres le sont beaucoup moins car, bien qu’il s’agisse d’un slasher mineur, ce que Fatal Fames propose est suffisamment divertissant pour que l’amateur du genre passe un sympathique moment. Tous les codes du slasher sont là, à savoir du djeun’s crétinoïde, des boobs, et un tueur qui va dégommer du djeun’s, surtout si ça montre des boobs. Autant vous le dire tout de suite, la nudité est très fréquente ici et souvent complètement gratuite. Qui dit « athlètes » dit « douche », qui dit « douche » dit combo fesses / boobs. Qui dit « djeun’s » dit « amourette », qui dit « amourette » dit combo sexe / boobs. Alors si vous combinez « athlètes » et « djeun’s », c’est le total full combo fesses / boobs / sexe. CQFD. Je rassure ceux ou celles qui préfèrent les beaux fessiers poilus des messieurs, il y en a également (mais moins) ! Pas moins de 7 scènes comportant de la nudité gratuite, et pas juste des plans furtifs, mais parfois des scènes entières.
Comme dans tout bon slasher de seconde zone, le scénario est accessoire car de toute façon, ils savent très bien que les jeunes en rut qui regardent le film ne sont là que pour la nudité et les meurtres. Avec Les Jeux de la Mort, c’est juste de jeunes athlètes médaillés qui vont se faire tuer dans un campus universitaire. Le film passe peut-être un peu trop de temps sur les épreuves sportives et on ne compte plus les lancers de javelots, les courses de 100m, les séances de gymnastique ou les séances de nage que le film comporte. Mais bon, il faut bien remplir quand personne ne se fait tuer ou ne montre ses attributs mammaires. Bien qu’il n’y ait que peu de suspense sur qui s’en sortira et qui ne s’en sortira pas, tout comme sur l’identité du tueur malgré les quelques fausses pistes qui nous sont proposées, le pourquoi ce dernier défonce du djeun’s est bien plus inattendu, bien qu’un peu WTF. Les Jeux de la Mort aborde diverses thématiques intéressantes comme la pression sociale et financière qui pèse sur ces jeunes sportifs, ou encore le besoin ultime de performance quitte à prendre quelques substances, mais ce n’est qu’à peine effleuré car le film préfère montrer ces jeunes gens se faire transpercer par un javelot que d’approfondir les sujets qu’il expose. Car je vous l’ai déjà dit, ça tue avec un javelot !
Les meurtres sont relativement funs mais néanmoins répétitifs. C’est un tueur au javelot, et il tue au javelot (je crois que vous avez compris). Mais le réalisateur compense cela en essayant d’être original sur la façon d’opérer du tueur. Il y a même un meurtre sous-marin au javelot ! La réalisation est plutôt correcte, avec un metteur en scène qui joue pas mal avec les ombres et les filtres colorés, qui tente même des choses (la vue subjective), et bien que le résultat ne révolutionne en rien le genre, ça a malgré tout son charme. Mais on sent vraiment le tout petit budget du film, par exemple par le taux très bas d’hémoglobine versée. Il y a des meurtres oui, mais ils sont très peu sanglants. Ça coute moins cher de dénuder une demoiselle que de créer des maquillages à base de latex et autres tripailles de porc. Et au final, ces meurtres sont bien plus funs que sanglants. Pourtant, il y avait Wayne Beauchamp (Les Démons du Maïs, Maniac Cop 2) et Paul Staples (Maniac Cop) aux commandes des SFX, mais sans budget, ils n’ont clairement pas pu se lâcher. Néanmoins, les scènes de traque à l’intérieur de l’université sont intéressantes, particulièrement au niveau du visuel avec un tueur dont l’ombre est régulièrement projetée sur les murs pour un rendu des plus sympathiques, bien que jamais inquiétant, l’ensemble étant aidé par une musique qui singe John Carpenter à plusieurs reprises et qui s’en sort honorablement.
Les Jeux de la Mort est un petit slasher méconnu qui a pour lui d’avoir un tueur au javelot. Ce n’est certes pas du grand art, mais ça a le mérite de divertir comme il se doit l’amateur du genre avec des meurtres funs et de la nudité.
Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-les-jeux-de-la-mort-de-michael-elliot-1984/