Les Larmes amères de Petra von Kant par Alligator
Comment dire? Je ne me suis pas ennuyé un instant. Pourtant, j'ai la forte et désagréable impression de ne pas avoir bien saisi les différents noeuds de l'histoire. Et surtout ces cadrages, la disposition des corps, souvent figés, les rares mouvements, en un mot l'austérité de la mise en scène. Tout cela exerce sur mon regard une espèce de déconvenue, une hésitation, un retrait pour finalement me laisser un goût amer.
Au delà des rapports de force chez ces personnages, rapports qui sont l'axe central justifiant presque ou intégralement leurs désirs, leurs amours, leurs haines, ce qui me parait quelque peu réducteur (et je ne doute pas que j'édicte là quelque chose qui l'est également mais c'est le sentiment que j'éprouve là maintenant) que veut dire Fassbinder? Je ne saisis pas trop. Est-ce réellement une démonstration? Ou juste une interrogation? Les dialogues sont souvent affirmatifs cependant, quant aux actes, ils ne sont que cela. Des cris. Il n'y a guère que Petra qui ne sait plus à quelle existence se vouer dès lors qu'elle tombe amoureuse. Il lui faudra un passage violent en forme de paroxysme hystérique pour prix de son amour tronqué.
Toujours est-il que je ne suis pas parvenu à intégrer toutes les données du film, je le crains et par conséquent à l'apprécier plus que cela. Un film qui me laisse sur ma faim.