Bancal
Le souci quand on veut raconter une histoire invraisemblable et qui pourtant aurait paraît-il eu lieu, c’est qu’il faut rendre crédible tout ce qui l’entoure. En l’occurrence c’est tellement rempli...
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le 24 mars 2021
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Difficile de raconter l’Holocauste avec une histoire qui n’ait pas été déjà vue et revue, difficile aussi de le raconter sans tomber dans le manichéisme. Ce film prend un angle que j’ai trouvé très intéressant pour traiter le sujet.
J’y suis allé pour le concept, pour cette histoire rocambolesque qui promettait un beau suspense et de nombreux retournements de situation. Le côté thriller est correctement mené, malgré des ficelles trop grossières
(le monsieur dans la forêt pendant la fuite de Gilles, le double tour de magie scénaristique du vrai persan…),
Mais j’ai fini par trouver que ce scénario alléchant ne constituait qu’un fil rouge, un trait d’union habile entre les deux mondes qui peuplent ce camp, celui des meurtriers ordinaires et celui des masses inconnues de victimes. Gilles se retrouve en effet soudainement écartelé entre ces deux mondes dès lors que le capitaine Koch le prend sous son aile, découvrant la routine étonnamment banale de ses bourreaux pour qui les évènements ne sont pas les morts, mais les joies ou les colères des supérieurs, les histoires de cul du colonel, le bal des soldats, et cette drôle d’obsession pour le persan du capitaine. Cette monotonie rangée qui contraste avec les horreurs quotidiennes, réduites au statut de listes dont il faut bien quelque de soigneux pour les tenir, avec une jolie écriture. Listes qui sont elles la seule trace des milliers de victimes anonymes, vouées à l’oubli si elles n’étaient immortalisées dans la langue imaginaire de Gilles.
En bref, j’y ai trouvé un moyen surprenant de traiter les thèmes de la banalité du mal et de la mémoire, avec subtilité et poésie. Je regrette un peu que la narration ait trainé si peu du côté des détenus, sans pour autant trouver que les pseudo-romances des nazis étaient superflues contrairement à ce que j'ai lu dans d’autres critiques.
D'un autre côté, le fait que les horreurs soient souvent cachées, ou distillées au compte-goutte tout au long du film ne font que renforcer la scène finale, ou elles explosent dans une énumération qui prend aux tripes...
Créée
le 2 févr. 2022
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