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Avertissement au lecteur : ce qui suit ne sera pas une critique de film comme j'ai l'habitude d'en faire sur ce site. En effet, si l'on y regarde bien, on remarque que ce film ne délivre qu'une longue critique de lui-même au cours de ses quelques deux heures de durée. Il est impossible, même pour le spectateur le moins averti, de ne pas constater son caractère parodique renouvelé à chaque scène. Son scénario -l-a-r-g-e-m-e-n-t-p-o-m-p-é-s-u-r-A-f-t-e-r- librement inspiré des Liaisons Dangereuses, sa générosité en clichés déjà de mauvais goût il y a trente ans et usés jusqu'à la corde aujourd'hui, son côté faussement branchouille et ses plans au drône de pub Pierre et Vacances sont les manifestations évidentes d'une outrance largement assumée, qu'il serait bien vain de pointer davantage du doigt. Mais ayant remarqué que la musique était la principale caractéristique de ce film, lequel n'hésite pas à tartiner de sons "modernes" la moindre séquence importante, je me suis amusée ici à proposer ma version de cette oeuvre, tout aussi musicale. Les morceaux seront disséminés tout au long de ce texte ; à vous de les reconnaître et-si vous le souhaitez- de reconstituer la bande-son...


Une plage la nuit. Des ralentis. Une voix-off désabusée. L'intro, lourde d'émotion, se porte sur un bel éphèbe qui nous explique d'une voix grave et suave que les règles ont changé : avant, pour être au sommet de la pyramide sociale, il fallait être né riche. Maintenant, la naissance n'importe plus : n'importe qui peut accéder au pouvoir. Pour cela, il suffit d'avoir la fame. C'est ce pour quoi tout le monde se bat, la nouvelle définition du darwinisme social. Tout le monde il veut seulement la fame, et seulement ça ça les fait bander. Bien plus que le cul. Ce qui explique pourquoi, au cours du film, les p'tits jeunes en parleront beaucoup, mais qu'on en verra bien peu. Mais ne nous avançons pas. 


Cut. Arrive Célène. Célène est une fille des années 2010, mais Célène n'est pas comme tout le monde. Elle lit des bouquins, elle. Elle donne à son chien un nom d'auteur célèbre, elle. Bon, on s’apercevra au cours du film que sa connaissance de la littérature se limite à poster des citations feel-good d'écrivains classiques probablement chopées sur le Net et qu'en tout et pour tout, on ne l’aura vue ouvrir qu'un seul livre en deux heures, mais pas grave : au moins, quand on lui parle de Voltaire, elle ne se sent pas obligée de lui nommer Zadig pour accolyte. C'est déjà bien. Célène est encore une petite fille qui connaît bien peu de choses, elle n'a jamais vu Auschwitz, mais au moins elle verra Biarritz, puisque son père, qui est trop sympa avec elle, va l'y emmener. Elle y finira son lycée et y mûrira, elle l'espère, non point en minette, mais en Colette, en mistinguette, et pourquoi pas en madame de Lafayette.


Son projet se clarifie davantage au moment où, nouvellement installée dans sa villa, sa route croise celle de Tristan-l'éphèbe du début, si vous avez suivi- surfeur musclé de son état. Il la prend en voiture, elle lui dit que ça ne vaut pas passe-droit pour la prendre tout court : elle est fiancée à un autre et se mariera sitôt son bac en poche. Les gens de son temps s'embrassent, avant qu'ils ne se remplassent ; à contre-courant de la masse, elle souhaite poser ses traces au-delà de la préface. Tristan la chambre un peu, et Célène capte immédiatement : elle comprend que derrière sa petite mèche à la Vianney se cache un salopard, de la race des bourreaux des coeurs. N'empêche, le Tritri, s'il brise des rêves, a quand même un bon fond : il a repêché son chien au milieu de la route, lui épargnant une nécrologie dans la rubrique "clébards écrasés". Elle lui laisse donc une chance en acceptant son invitation à sa soirée. 


Cette soirée, c'est justement l'occasion de dessiner les caractères et de placer tout le monde sur l'échiquier du pouvoir : on a les voyous un peu foufous-concons, ceux qu'en bande organisée, personne peut les canaliser ; on a les chipies narcissiques en quête d'un prochain potin, toujours prêtes à foutre la merde, mains sur les platines, avec les copines ; la cousine de Célène, une coincée coconne fraîchement sortie des jupons des ursulines ; et au milieu de tout ça, Vanessa. 
Vanessa, malgré les apparences, est sûrement plus littéraire que Célène : elle semble en effet avoir lu avec attention le Hell de Lolita Pille et adopté une vie en conformité avec celle de ses personnages, prenant pour emblème la première phrase du roman, restée culte : "Je suis une pétasse." En sa qualité de pétasse, donc, elle s'habille en prédatrice (tissu léopard, combinaison de latex ou robe de méchante reine) et n'hésite pas à employer de vilains mots comme "baiser" ou "bander". Rien à sauver chez elle, sinon un physique troublant, évoquant celui de l'ex-chanteuse de Thérapie Taxi. Bref, ici tout le monde déraille, elle est cent fois trop, cent fois trop bonne, elle fait buguer les entrailles, elle est mille fois trop, mille fois trop sexe. Elle allume toutes les flammes, Tristan est son beau gosse, il pourrait lui faire du viscard, mais elle s'y refuse. Du moins, pas tant qu'il ne lui aura pas prouvé ce qu'il vaut. Et lui prouver ce qu'il vaut, ça veut dire aller fourrager les petits culs virginaux des candides et des saintes-nitouches-on vous laisse deviner lesquelles. Tristan est bien tristounet, lui qui pensait déjà à des ventres à ventre, à des corps à corps, à du va-et-vient, encore, encore ; cependant, docile comme un bolosse, il relève le défi.


 Il va heureusement trouver une première occasion d'arriver à ses fins : le jour de la rentrée, l'unique prof du lycée, également proviseur -l'Education Nationale a visiblement du mal à recruter, à Biarritz- propose de réaliser une adaptation du livre La Princesse de Montpensier en comédie musicale hip-hop, parce que...pourquoi pas. 


(Y'a d'ailleurs pas que ses choix pédagogiques qui sont effrayants : sa façon d'aligner des expressions de jeunes avec la voix la plus atone possible, ça vaut également le détour). 


Et donc Tristan et Célène sont choisis pour l'écrire ensemble. Pour fêter ça, il l'invite au ciné. Elle vient, mais pas folle la guêpe, elle emmène sa cousine et la fait s'installer entre eux. Furieux, il se décale à côté d'elle. Là, on s'attend à ce qu'il lui fasse le coup du paquet de pop corn percé, façon La Boum, mais il se contentera de lui donner des pichenettes au-dessus du bol, ce qui suffit à la faire fuir. En attendant, Charlotte (c'est le nom de la cousine) doit en avoir un peu marre d'être le faire-valoir de tout le monde, car elle trouve vite une occupation : s'entraîner à faire des vocalises pour pouvoir décrocher le rôle de la princesse. A cette occasion, elle rencontre l'artiste du lycée, étoile montante de la chanson : Il a fait The Voice, où il a été éliminé en finale. Un peu comme Louane. Il pourrait nous entonner un bel air de Sardou, mais à la place, on aura droit à une reprise du Curé de Camaret à sa sauce. Courage, beau gosse : dans dix ans, tu seras peut-être sur Youtube, déguisé en panda, à entonner des airs cul-cul-critiques du système. Quoiqu'il en soit, sa guitare est trop belle ; Charlotte ne peut y résister. 


Mais Vaness', qui trouve que la situation n'est pas assez poilante comme ça, décide d'accélérer les choses et organise une soirée au cours de laquelle Tristan devra se faire Charlotte ; cette scène lui donne aussi l'occasion de prononcer la première réplique juste du film :



T'as pris du cul. 



Tristan est de nouveau réticent, mais comme il rêve encore de bouche fiévreuse, d’étreintes ravageuses, de langue brûlante, de corps excité et du fond de gorge de la tassepé sur son sucre d’orge, il accepte quand même. La soirée arrive, et Charlotte sort le grand jeu : la fille sage se déguise en nonne à jupe courte, bien décidée à faire crier du Hallelujah, mais façon Jonathan Antoine plutôt que Leonard Cohen. La fête bat donc son plein, ça s'ambiance, ça boit, ça se pelote sous les néons, c'est beau comme du Hélène Zimmer mal digéré. Charlotte, inspirée par Vanessa, traîne Tristan dans la suite royale ; ce soir, il écoutera les Cramps, elle se mettra à genoux, comme une première fois, et sans crampe en cours de route s'il vous plaît. Mais Tristan, rappelons-le, brise les coeurs mais a bon fond, tellement bon fond qu'il ne peut se résoudre à taper dans celui de cette gentille godiche. Le temps qu'elle comprenne le fonctionnement d'une capote, il s'est déjà endormi. Qu'à cela ne tienne ! La couventine délurée s'en retourne profiter de sa soirée et y fait crier Hallelujah, non pas à une, mais à deux personnes de sexe différent (la cochonne).


Et Célène, dans tout ça ? Célène a trop bu et rejoint le jardin dans un état second. A mesure qu'elle sombre dans l'inconscience, des visions cheloues de mariage avec un étrange homme pâle, surfeur à mèche de profession, lui viennent en tête. Mais que lui arrive-t-il ? La tentation devient néfaste, que c'est dur de réfléchir. D'un coup, tout dans la chatte et plus de sang dans la tête, à tel point qu'elle en a mal à sa sainte paume. C'est sûr, elle va faire un malaise, et d'ailleurs elle le fait. Le lendemain, elle essaye de se reprendre, mais c'est peine perdue : alors que Tristan passe une audition pour la pièce sur scène, elle sent de nouveau -s-a-c-u-l-o-t-t-e-s-s'-h-u-m-i-d-i-f-i-e-r- son coeur s'emballer et court vers la sortie. Et qu'elle ne compte pas sur Charlotte pour l'épauler, cette fois : l'ex-oie blanche est trop occupée à s'exercer au plus beau cri de jouissance avec ses deux partenaires pécho au cours de la soirée, entre lesquels elle se refuse à choisir. 


Alors, Tristan prend sa décision : il l'emmène en ballade dans les grottes du Sud-Ouest. Là, il lui sort des plans drague en carton type "Ce lieu est mon préféré...je n'y ai jamais emmené personne à part toi...tu es plus belle que les nymphes des légendes..." N'importe quelle fille un peu alerte l'aurait toisé d'un air blasé, mais pas Célène ; nunuche un jour, nunuche toujours, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la belle se retrouve en soutif à embrasser le garçon de ses pensées. On n'avait sans doute pas vu plus belle scène d'amour dans une caverne depuis Jon Snow et Ygritte, toute regorgeante de cette sensualité dont débordent les pubs Roger Cavaillès. Mais encore une fois, le bon fond de Tristan prend le dessus sur sa libido et il préfère ramener Célène chez eux afin d'éviter toute catastrophe.
La catastrophe arrive quand même : Pierre, le régulier de Célène, en visite-surprise à Biarritz, les aperçoit à deux sur sa bécane, ses bras autour de lui, et les yeux qui implorent : "Bébé serre-moi fort !" D'abord abasourdi, il finit par stopper les tourtereaux en pleine course et signifier à son ex-dulcinée que putain mais elle déconne, c'est pas comme ça qu'on fait les choses et qu'en catchana pour la nuit de noces, elle peut dead ça.


De retour chez elle, la pucelle dont l'honneur pendouille comme une dent de lait à moitié arrachée plonge dans une spirale de souffrance et passe ses nuits, désormais blanches, à bouffer de la crème glacée avec Charlotte en se racontant leurs problèmes de filles. Elle réalise que Tristan, c'était tout son monde, et bien plus que ça, et que tout s'effondre quand il n'est plus là. En bonne amoureuse éconduite, elle tourne dans le vide. Sortez vos mouchoirs, parce qu'à partir de là, ça va pas s'arrêter. 


Arrive la distribution des rôles. Et le verdict tombe, fatal : c'est Charlotte qui est choisie pour incarner la princesse. Vanessa, elle, fera la reine, rôle peut-être plus valorisant mais bien moins important. Ex-enfant star habituée à être sur le devant de la scène, notre Vanessa Paradis de seconde zone ne le supporte pas et commence à mettre au point une vengeance, tout en faisant savoir à Tristan, qui lui a avoué sa panne au moment où la blanche colombe était à point, qu’il doit tâcher d'être plus performant s'il veut un jour avoir accès à son cul. Tristan, lui, n’est déjà plus trop sûr de rêver de jambes entrelacées, de respirations coordonnées, d'orgie clandestine et d'abstinence brisée, d’autant que les douces mains de la bonasse lui font maintenant un peu mal. Mais c’est comme ça, il est pris entre deux feux, il ne peut dire la vérité à aucune de ses deux femmes, alors faible comme seuls les hommes savent l’être, il obtempère. 


Et soudain, le miracle se produit. Célène, partie faire du surf avec Tristan un jour de houle, s'élance n'importe comment (soupir...) et se prend une vague plus grosse que les autres (gros soupir...) ce qui oblige Tristan à la porter dans ses bras jusqu'à la plage (soupir, arrachage de cheveux et énucléation combinés). Là, dans une hutte estivale à l'abri des regards, ils s'avouent leur attirance et Célène peut enfin s'abandonner en toute quiétude dans les bras de son soupirant. Ce dernier, tendre et prévenant, lui fait l'amour avec deux doigts, vu qu'avec trois, ça ne rentre pas (encore). A ce moment, ils en ont la certitude, on s'en fout bien des courtisans du lycée, de Vanessa ou même de Fukuyama : leur histoire ne finira pas. 


Le dépucelage, ça donne des ailes : Célène devient l'une des filles les plus populaires du lycée et Tri-Tri éprouve moins de complexes à lui mettre la main au cul dans les couloirs. Forcément, ça plaît pas à cette grosse teupu de Vanessa, qui met en action la première partie de son plan : balancer à tout le lycée les sextapes de Charlotte (oui, parce que ce con de Tri-Tri et cette grosse gourde de Cha-Cha n'ont rien trouvé de mieux à faire que de filmer leur ébats respectifs, et Vaness' étant une crack en informatique, ça n'a pas été trop difficile pour elle de mettre la main dessus).


Apprenant chacun les infidélités de leur best plan Q forever, les deux partenaires de Charlotte, qui se trouvaient être le musicien recalé de The Voice et l'une des deux biatchs qui passaient leur temps à diffuser des ragots, s'effondrent de douleur. A ce moment, on pourrait imaginer notre ménestrel en pâte fimo se mettre au piano et brailler à son amante traîtresse qu'il espère qu'elle va souffrir et qu'elle va mal dormir pendant qu'il finit d'écrire son prochain single, pour demain l’avenir. Au lieu de ça, il se bourre la gueule et termine ivre mort le soir du spectacle, alors que c'était lui qui devait faire l'ouverture de la pièce. Panique à bord. ça donne l'occasion au prof de lettres/philo/dirlo de lâcher la deuxième et dernière réplique juste du film à un élève qui le stresse :



Ferme ta gueule. 



Entre-temps, Charlotte a disparu. Qui de mieux pour la remplacer que Célène, d'autant que le rôle du Duc de Guise (l'amant de la princesse) est tenu par Tristan himself ? Je passe sur le spectacle en lui-même, flamboyante éjaculation mentale d'une cinéaste ayant abusé d'aphrodisiaques périmés, et qu'il vaut mieux voir par soi-même pour y croire. Arrive la presque fin, l'entracte juste avant l'apothéose. Alors, Vanessa, avide de pouvoir, de contrôle, de fame, débarque dans la loge de Tristan et lui fait savoir que le jeu est terminé : ou il largue Célène, ou elle balance leur sex-tape sur la plage (oui, encore). Donc Tristan, dépité, déprimé, au cours d'une scène qu'ils partagent ensemble, annonce à son Yseut que c'est fini (oui, encore, bis). Leur échange peut se résumer ainsi, en bon rap/pop moderne :



TRISTAN : J'vais pas t'mentir (nan)J'suis pas vraiment ton prince charmant. Si tu veux bien sortir avec moi c'est pour le pire. J'ai rien à t'offrir à part des mauvais souvenirs



CELENE : Hier encore on était liés, j'étais celle de tes rêves, celle qui comblait tes nuits, celle à marier, 'Faut dire que ce fut bref, la nuit n'a duré qu'une seule soirée, genre romantisme express, t'as pris le temps d'venir mais de pas de rester, tu m'embrasses puis tu m'laisses. Hier tu me voulais, demain tu m'feras marcher, j'vais devoir t'oublier ?



TRISTAN : Tu m’avais dans la peau mais je ne faisais que l’effleurer de la paume, et mes désirs m’ont dévasté l’âme, j’ai déjà connu les débuts d’un amour puéril, je n’avais pas l’intention de te mettre la bague au doigt



CELENE :  P'tain, mais t'en as pas marre de draguer des filles naïves pour tes nuits d'chaudard ? Vil connard, j'crois bien que de tout Biarritz c'est toi qu'est l'pire des p'tits tocards. Le malsain t'colle à ta peau grasse de moldave, c'est trop grave, oui trop crade. Le jour je suis sûr que tu t'habilles avec des Jean Levi Strauss-Kann ! 



Tristan quitte la scène et Célène ne tarde pas à le suivre. Pétri de remords, notre chevalier des temps modernes nous rappelle une nouvelle fois son bon fond, malgré sa propension à briser des rêves et des coeurs. Il a l'air d'un connard comme ça, sur Insta, mais dans la vraie vie, il est romantique, et même sincère. Ce sont des maladies qui, à la différence des cassages de carotide au surf, ne s'opèrent pas. Et c'est pourquoi, à sa table familiale, il manquera bientôt un couvert : Tri-tri s'appête à se jeter du toit du lycée. Sauf que Vaness' le rattrape. Et lui fait son grand show : elle, ça ne l'intéresse plus de briller. Cette fame dont il était question au début, elle en a marre. Elle en a marre de toutes ces rumeurs, de tout ce bruit, elle est fatiguée du flash des caméras, mais elle n'a que ça pour elle, garce superficielle qu'elle est. Elle a peur qu’on l’examine et qu’on la remplace, de devenir une étoile filante. La vie lui a laissé des traces, et pire, l’a rendue méchante. Alors elle diffuse quand même la sextape, pour rester la reine. Mais, ultime rebondissement, Tristan, définitivement revenu de ses songes d'expériences sadiques, de plaisir maléfique, de tétons mordillés, de cambrure et de volupté, qui a enfin compris que le sexe sauvage ne valait rien si l’on y ajoutait pas un peu de romance tendre, l'a enregistrée en train de faire ses confidences et d'insulter ses fans, alors il balance aussi. Vaness' se retrouve donc de nouveau acculée par le flash des caméras et la rumeur des gens. There's no use crying about it


Le dernier acte montre Célène en robe de noces tentant de se noyer dans l'océan, mais sauvée in extremis par Pierre, qui passait par là (paraît que le lever de lune est très beau, sur la côte Atlantique). Tristan les rejoint, ils s'expliquent un coup, puis viennent les réconciliations et le baiser final. C'est bien ce qui fait de nous des filles, Célène : on cherche le paradis, et on finit par trouver l'amour, le vrai, le beau, à mi-chemin entre Cinquante Nuances de Grey, High School Musical et  *The Room*de Tommy Wiseau. L'éternel amour romantique et vaguement érotique unissant une princesse pure et délicate à un fier guerrier à la musculature imposante. L'amour qui se raconte depuis toujours, dans toutes les chaumières, et pour lequel on n'avait franchement pas besoin de mobiliser un roman libertin et subversif, vu qu'il suffisait de copier, encore et encore, ce dont la pop-culture estampillée girly ne fait que parler jusqu'à la nausée. On n'a plus qu'à se recoucher, pas de quoi devenir insomniaque.


Mais avant d'aller dormir, quelques petites images post-crédit : des vidéos où l'on célèbre l'union du premier trouple officiel de France (celui de Charlotte et des deux autres crétins, pour ceux du fond qui s'étaient déjà assoupis), et où Célène a définitivement abandonné les bouquins pour les réseaux sociaux, où elle trône en nouvelle reine avec deux millions d'abonnés. Pendant ce temps, Vanessa, l'idole déchue, se morfond derrière son Ipad, seule dans sa chambre. Comme quoi, que tu sois une gentille prude ou une méchante pute, la fin est la même pour tout le monde : tout le monde il veut seulement la fame, et seulement ça ça les fait bander. Et dans tous les cas, tu finis seul derrière ton écran. 

DanyB
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le 26 août 2022

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Dany Selwyn

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