La mélancolie de ce qui n'est arrivé
Le film historique de Valeria Sarmiento, surprend. En effet, en prenant le risque de parler de la guerre sans en montrer une bataille, la réalisatrice arrive à nous faire part de ses idées. L'image de la guerre est loin d'être glorieuse et montre à quelle point elle peut être fatale à court et long terme pour un peuple. Tout en ayant un budget modeste, le film arrive à nous dépeindre fidèlement une époque en étalant sur 2h30, un tas de points de vue, pour permettre au spectateur de se détacher du conflit pour en observer les conséquences souvent dramatiques. Le projet n'était pas facile à reprendre après le décès de Raoul Ruiz a qui il était originellement destiné et qui était rodé à ce genre de film (il avait déjà réalisé Les Mystères de Lisbonne) mais la réalisatrice a su faire sien de ce film. En y apportant une touche de féminité non dissimulée et parfaite assumée par exemple. Les meilleurs films de guerre sont souvent ceux qui essayent d'adopter un point de vue original et déroutant pour le spectateur (Apocalypse Now de Coppola par exemple) et ici, avec un sujet peu vu (les invasions napoléonienne au Portugal) au cinéma, la réalisatrice sait capter l'attention du spectateur.