"De son propre deuil, David Cronenberg revient sur la Croisette avec une œuvre on ne peut plus personnelle. La disparition de son épouse sept ans plus tôt semble encore le hanter et Les linceuls constitue pour lui une manière de lui rendre hommage, tout en laissant la porte ouverte au dialogue, même après la mort. Et malgré cet effort, le célèbre croque-mort du cinéma ne fait que brasser de l’air avec ses dialogues interminables, qui paralysent toute tentative d’immersion ou de communion avec son film."


"Karsh (Vincent Cassel) a mis en place un cimetière où il trompe la mort. Sa technologie GraveTech permet aux vivants de contempler les restes des défunts en décomposition. Embaumés dans des linceuls équipés de caméras donnant sur l’intérieur, il est désormais possible de se connecter aux êtres qui nous sont chers. « Je suis dans la tombe avec elle. […] C’est ce qui me rend heureux. » Karsh voit les choses ainsi, mais ne cesse de multiplier les signes qui le relient à sa bien-aimée, Becca. Dans son entourage, il existe encore sa sœur jumelle Terry (toujours vivante) et un avatar numérique nommé Hunny. Diane Kruger incarne tous ces personnages à la fois, dans le but d’alimenter les penchants morbides et sexuels d’un homme solitaire qui se cherche. Autant dire que la mort lui va si bien."


"Pour Cronenberg, son approche personnelle justifie la névrose de Karsh, un double du cinéaste, et son film est un peu à l’image de ses personnages, dans un état de décomposition regrettable sachant le sujet. Les différents corps nus qui défilent témoignent également de leur esprit confus et empoisonné par un manque d’affection. Les relations deviennent alors inutilement ambiguës, tandis que le récit espère bouleverser par des complots et trahisons. Malgré un hommage touchant et une réflexion stimulante sur l’identité, Les linceuls nous laisse cependant sur notre faim à la force de bavardages stériles et de rendre indigestes toutes ses théories poussiéreuses et peu cérébrales."


Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.

Cinememories
3
Écrit par

Créée

le 14 sept. 2024

Critique lue 29 fois

Cinememories

Écrit par

Critique lue 29 fois

D'autres avis sur Les Linceuls

Les Linceuls
Aude_L
3

A enterrer profond.

The Shrouds (Les Linceuls) est, n'ayons pas peur des mots, une purge. On croit à un film écrit par une intelligence artificielle, qui oublie complètement son enquête de départ ("Mais qui a saccagé le...

le 28 mai 2024

3 j'aime

Les Linceuls
Virgule1
4

Faces

Des linceuls : voilà un progrès (une conclusion?) logique pour David Cronenberg, pour celui qui s'est toujours servi de la caméra comme outil d'auscultation, d'autopsie mais aussi de véritable...

le 29 mai 2024

3 j'aime

Du même critique

Buzz l'Éclair
Cinememories
3

Vers l’ennui et pas plus loin

Un ranger de l’espace montre le bout de ses ailes et ce n’est pourtant pas un jouet. Ce sera d’ailleurs le premier message en ouverture, comme pour éviter toute confusion chez le spectateur,...

le 19 juin 2022

22 j'aime

4

Solo - A Star Wars Story
Cinememories
6

Shot First !

Avec une production et une réalisation bousculée par la grande firme que l’on ne citera plus, le second spin-off de la saga Star Wars peut encore espérer mieux. Cela ne veut pas dire pour autant que...

le 23 mai 2018

19 j'aime

2