Alors que l'IVG a été inscrit dans la constitution française, dans tous les pays, ce n'est pas aussi simple comme le montrent Les Lueurs d'Aden. Ce film yéménite parle donc de l'avortement dans un pays où celui-ci est interdit.
On est face à un couple dont la situation économique est tellement compliquée qu’ils ne peuvent pas se permettre d'avoir un nouvel enfant. À partir de là, s'engage une démarche folle pour avorter.
La première étape pour ce couple dans cette démarche est de se convaincre lui-même. En effet, dans la pratique de leur religion, les théologues se contredisent à ce sujet. Pour se positionner, ils vont aller naturellement vers la version qui calme leur conscience.
Ensuite, il faut trouver de l'aide pour se faire avorter. Les portes se ferment, car les spécialistes ne veulent pas aider que ce soit par peur ou par conviction.
Ce qui est le plus dur dans ce film vient du manque de liberté d'Isra’a. On ressent qu’au fond, elle n’a pas envie d’avorter. Même dans ce choix, elle n’a finalement pas la maîtrise de son corps. Son mari “lui montre le chemin à suivre” avec une pression psychologique, voire physique.
En parallèle, Les Lueurs d'Aden en profite pour nous montrer la situation sociale désastreuse du Yémen. Entre un Etat qui ne paye pas ses fonctionnaires, et des milices armées dans les rues, ce pays est en déperdition depuis la guerre. Pour rappel, depuis 2014, le Yémen est déchiré par une guerre civile entre les rebelles chiites Houthis et, l’armée gouvernementale.