Pianiste célèbre, Stephen Orlac subit une opération chirurgicale des mains après avoir été victime d'un accident d'avion. Il se révèle incapable de jouer comme avant. Cette troisième version du roman est la plus "horrible" de toutes mais dans le mauvais sens du terme. Sans mauvais jeu de mots, la greffe n'a pas pris. Point de climat d'épouvante ici mais un scénario anodin de thriller sans suspense conduit par un Gréville hors de forme dans son antépénultième film. Mel Ferrer n'est pas mauvais mais il semble comprendre peu à peu dans quelle galère il s'est fourvoyé et son jeu est de plus en plus erratique au fil des minutes. Dany Carrel mais on l'a vue tellement plus convaincante ailleurs. Les seules satisfactions, outre l'excellente musique de Bolling, proviennent des seconds rôles incarnés par l'onctueux Christopher Lee et la délicieuse Lucile Saint-Simon laquelle, hélas, se contenta d'une douzaine de rôles au cinéma avant de tirer sa révérence. Pour information, elle est toujours vivante. A noter que parallèlement, Gréville a tourné une version du film en anglais mais il serait étonnant que ce soit un chef d'oeuvre, vu la médiocrité de l'histoire. Quant à Gréville, joliment réhabilité par Tavernier dans son documentaire, s'il est vrai que L'envers du paradis est une réussite, on a du mal à lui trouver du talent dans les quelques autres films disponibles.