Film qui traîne dans mes envies depuis longtemps, je voulais le voir pour retrouver Conrad Veidt après avoir beaucoup aimé le cabinet du Dr Caligari. Je ne vais pas cacher être un peu déçu, bien que le film soit ma foi correct avec parfois quelques bonnes idées de mise en scène, il reste la plupart du temps très classique.
Les acteurs sont plutôt mal dirigés, Veidt s'en sort très bien dans le pantomime, son jeu théâtral et intense me happe complètement mais l'actrice qui incarne sa femme est constamment dans un surjeu plutôt insipide de la femme éplorée. Quant à Nera, je trouve ses mimiques faciales de sournois plus grotesques qu'inquiétantes ou déstabilisantes, en fait on dirait un méchant de dessin animé, il ne semble pas tellement dangereux, ce qui crée une dichotomie bizarre face à des acteurs qui jouent l'effroi et la tétanie.
Les Mains d'Orlac est un "film à twist", ce que je déteste, ça n'est jamais naturel mais parasite, et je peux presque à chaque fois sentir le scénariste jubiler de son tour de passe-passe de petit malin. D'autant plus qu'ici le retournement de situation sert à ramener à un réel tout à fait rationnel un film qui fricotait avec le surnaturel. Eeet... j'avoue que j'aurais préféré le voir assumer le délire des mains possédées jusqu'au bout, le côté monstre fantastique apporte une réelle ambiance au film. Cet espèce de retour au réel n'arrive qu'à la fin mais reste tout de même frustrante, comme si le film essayait de nous dire tel un bête épisode de Scooby-Doo "ça n'existe pas le paranormal dans la réalité".
Malgré tout j'ai passé un moment sympathique, la réalisation a parfois des idées qui régalent, notamment dans la façon confuse de filmer une catastrophe de train, une scène de cauchemar en surimpression, de très beaux jeux de lumières en clair-obscur sur des décors ou bien une scène amusante de créanciers faisant un seul bloc occupant tout le cadre.
Je suis un peu frustré par ce film j'aurai aimé qu'il assume plus son histoire de greffes de mains possédées par leur ancien propriétaire et qu'il parte dans une délire horrifique et un expressionnisme plus prononcé. Il reste appréciable cependant.