Damian aux manches trop courtes
J'ai longuement hésité avant de monter le films à 6. Premier et dernier film de Damian Nieman, j'éprouve une certaine empathie envers l'homme qui semble s'essayer à un rêve d'enfant. D'ailleurs, le scénario est signé de sa main.
Le casting est par contre sale. Damian a les moyens de s'offrir des gueules comme celle de Stallone ; mais était-ce ce qui collait le mieux ? Ici, Stallone est aussi crédible qu'un Dwayne Johnson en petite fée délicate.
La sincérité de Damian se retrouve dans sa réalisation : de manière un peu maladroite, il tente de nous plonger au coeur du monde du poker avec une pointe de nostalgie. La musique colle, mais est mal exploitée, de même que l'ambiance générale qui ne marche qu'une fois sur deux. L'illustration parfaite serait la scène de duel finale entre les deux as de la triche. La tension monte, on se tâte sur l'identité du gagnant, on spécule, puis tout est détruit par l'arrivée d'un bon lot de personnages inutiles.
Le scénario souffre du même problème. L'idée a un potentiel énorme. Notamment la légende qui tourne autour du personnage de Stallone, et la confiance qui tourne autours du jeune prometteur ; ces bonnes idées offre un souffle de vie à leurs personnages. Mais là encore, les autres restent flous, voire vides.
Au final, Shade est un produit un peu maladroit d'un réalisateur qui semblait vraiment sincère. Le manque d'expérience aura été la tare principale de sa réalisation et de son scénario. La seconde aura été Stallone qui a trop de "Stallone" en lui pour nous inventer autre chose.