La rencontre entre un micro et un gamin perdu

Les Maîtres du temps souffre des limites techniques de son époque qui vont venir limiter les possibilités en termes d'animation sur certaines scènes où les personnages sont très fixes. Un petit manque de rythme est aussi à déplorer avec des acteurs qui paraissent parfois peu convaincus par leurs répliques.

Mais il y a aussi tout le charme d'un savoir-faire largement au point pour les années 70. Entre la magnifique direction artistique et la mise en scène inventive, les points que j'ai évoqué dans le premier paragraphe sont largement compensés. L'intrigue est riche en rebondissements alors que ça ne dure même pas une heure et demie et le film est très poétique, que ce soit dans les questionnements soulevés par les personnages eux-mêmes ou visuellement. Ça fait du bien de voir de la science-fiction prise au sérieux mais qui ne s'adresse pas à des ados de 16 ans qui se croient trop intelligents. Ici le fait qu'on soit dans cet univers-là prend son sens et on ressent la sincérité de l'équipe du film. La musique du générique de fin signée entre autres par le regretté Jean-Pierre Bourtayre est magnifique aussi. On a pas envie d'arrêter le film lorsque le générique de fin défile.

Je ne pense pas que ce soit un chef-d’œuvre du niveau du Roi et l'oiseau pour citer un autre film d'animation français culte, mais c'est un très bon film trop peu souvent cité.