Les aventures de Jafar

Ça démarrait plutôt bien, c'était même parti pour être mon film préféré de ce réalisateur, quand soudain...

...le scénario est devenu n'importe quoi ! Revenons à ce début : première séquence un peu con mais qui promet une série B musclée sympa ; les objectifs sont vite définis, on se languit de la belle aventure qui s'annonce. Et puis... et puis... les auteurs semblent ne pas trop savoir raconter. Je n'ai pas lu la BD d'origine, j'espère que c'est mieux construit. Parce que du point de départ, finalement, les auteurs n'en font pas grand chose. Les péripéties s'enchaînent mais sans exploiter cette situation. Tout paraît donc décousu. Les personnages sont assez pauvres. Le pire étant l'évolution du méchant pas crédible pour un sou (surtout que ça aurait été plus intéressant qu'il meure de la même façon mais en conservant sa nature et non pas en évoluant de la sorte...). La fin est un peu du grand n'importe quoi, une explication complètement saugrenue qui ne cache même pas sa propre incohérence. Le plus triste, c'est que durant ce parcours intergalactique, on oublie :
1) le gamin ; on nous le rappelle de temps en temps, mais franchement on pourrait le virer du montage sans problème ! C'est dommage parce que je trouvais l'idée de la radio vraiment cool et propice à jouer la carte de l'ironie dramatique.
2) le titre, Les maîtres du temps ; c'est rappelé dans les 10 dernières minutes, mais vu tout ce qui se passe durant le film, ça paraît anecdotique, comme tout le reste d'ailleurs. Il aurait mieux valu appeler ça "Les aventures de Jafar" vu la pauvre exploitation qui est faite du thème principal.
Et si tout le film paraît anecdotique, c'est bien parce que les auteurs n'insistent jamais assez sur les conflits, que tout est trop facile à résoudre. Dommage.

La mise en scène est tout de même plus intéressante, plus aboutie que dans "Gandahar" (qui s'apparente plus à une série Z) ; les personnages bougent, les lèvres remuent au rythme des syllabes, il y a un jeu sur le mouvement. Les décors aussi sont fort sympathiques. Comme quoi avoir Moebius dans son équipe, ça aide à faire de la qualité (mais ça ne suffit pas, preuve en est avec ce scénario affligeant). L'animation est un peu lente par moment, sans que ça soit hypnotique pour autant, du coup ce montage finit par ennuyer. Les personnages ont de bonnes gueules, sauf la femme qui aurait gagné à être un peu plus sexy. La séquence sous l'eau est d'ailleurs assez moche. L'ambiance sonore est quant à elle plutôt sympathique.

Le film m'a un peu fait penser à "Avatar" mais aussi à "Les Schtroumpfs". Le premier à cause de l'univers (même si finalement, c'est trop peu développé, surtout par rapport au film de Cameron) ; le second juste à cause d'un des premiers plans où l'on voit le gosse de très loin dans un véhicule : vu sa mise en couleurs, je me suis vraiment demandé si c'était un Schtroumpf (vêtement bleu et cheveux blanc).

Bref, "Les maîtres du temps" commence bien, mais l'aventure se résume en une série d'événements pas très intenses et en un développement philosophique de dernière minute assez navrant. Il reste quelques idées sympas et quelques beaux dessins pour ne pas s'ennuyer complètement.