Ces dernières années, Pierre Salvadori s'est surtout fait connaître pour ses comédies fines et légères, joliment dialoguées, comme Après vous ou Hors de prix tournées avec les comédiens "bankable" du moment (José Garcia, Gad Elmaleh).
En 2000, il tournait pour Arte ce petit polar : Les Marchands de sable qui a un faux air de Tchao Pantin. On peut aisément faire le parallèle entre Serge Riaboukine et Coluche, deux redresseurs de torts. On retrouve le même désespoir que dans Tchao Pantin. Un quartier de Paris gangréné par la drogue et les dealers. Où il n'y a pas d'amour (sauf celui d'une sœur pour son frère). Seulement des coups de poignard dans le dos pour une poignée de billets. Et tout une galerie de paumés vivant dans la précarité, dans un vieux HLM, entre deux peines de prison.
Autant Tchao Pantin remonte à 1983 (et on pourrait citer plein de films du même genre comme Police ou Le Choix des armes sortis au même moment), autant Les Marchands de sable date de 2000. Un changement de siècle, d'époque, qui aurait pu s'accompagner de progrès sociaux, d'un "vivre mieux" légitime.
Las. C'est peut-être ça le plus inquiétant. Non seulement, la situation ne s'est pas améliorée. Elle s'est dégradée. Alors qui sont ces marchands de sable ? Ces délinquants à la petite semaine préférant gagner dix fois plus avec leurs trafics que le smicard qui va se lever tous les matins à six heures pour aller travailler ou nos hommes politiques incapables de renverser la tendance depuis trente ans ?