Quatrième film de George Clooney, Les marches du pouvoirs, adaptation d'une pièce de théâtre, nous plonge dans le monde politique américain à travers un candidat démocrate pour les primaires des élections présidentielle ainsi que son conseiller.
Le réalisateur de Confessions d'un homme dangereux nous présente et décrit plusieurs personnalités, du jeune conseillé un peu idéaliste et croyant sans faille en un sénateur aux directeurs de campagnes en passant par diverses manipulateurs cherchant juste un poste ou des voies. Ce sont des portraits peu flatteurs, et l'univers mis en avant est aussi impitoyable que moralement corrompue, mais il parvient à le rendre captivant, avec une maîtrise du verbe, du temps et de la dramaturgie.
Si il ne propose une mise en scène guère inventive, elle n'en reste pas moins efficace, et on se laisse prendre au jeu entre les diverses manipulations, coups bas ou autres moyens pour l'accession au pouvoir. L'ambiance est d'abord naïve avant que la réalité ne rattrape le protagoniste, pour devenir eu à peu pessimiste. Clooney montre qu'il est un bon dirigeant d'acteurs, de lui même déjà, dans un rôle discret et sachant se fondre derrière son personnage, et bien évidemment de l'ensemble des comédiens à commencer par Ryan Gosling, Hoffman, Paul Giamatti ou encore Evan Rachel Wood.
Tour à tour cruel, cynique, intelligent ou encore habile, Les Marches du Pouvoir se révèle efficace et haletant, et George Clooney se montre efficace derrière la caméra pour mieux mettre en avant les coulisses, guère glorieuses, du monde politique.