Après un vol en bijouterie, l'un des trois comparses, Isai, orphelin de père mort au combat, est orienté en centre de redressement. Filmé de manière documentaire avec des non-professionnels présentant les jeunes délinquants avec humanisme, comme victime d'une réalité sociale déterminante. Un certain nombre de flash-backs. Celui restituant brièvement le cambriolage est annoncé "cut", plus tard les deux complices du personnage principal sont suivis dans le métro à faire les idiots - tente de cramer la chevelure d'une demoiselle ! On remonte avec douceur à la petite enfance de Isai avec sa mère sur une musique nostalgique - belle - de Takemitsu (suggestion d'orgue de barbarie me rappellant les Truffaut de l'époque - 400 coups ? - et des effets à la harpe). Retour en arrière aussi, plus conséquent, avec le récit adressé à Isai, des méfaits d'un camarade du centre écumant avec sa bande les rues de Tokyo, prenant les salarymen pour cible.
Le film, répondant semble-t'il de manière critique aux seishun eiga en vogue, réalise des expériences Nouvelle-vague ou poétique (durée imposée à la caméra par un comédien réalisant sa cigarette artisanale en cellule, dessin d'une fille au cheveux longs sur le mur basculant par association dans l'onirisme), avec un usage de la voix-over pas tout à fait synchronisée qui génère à mon sens une distanciation contradictoire rapporté au réalisme convoqué (certains trouveront que la discrépance traduit le caractère marginal des jeunes en question...peut-être, mais alors trop formel). Voix off intéressante de Isai en tant que narrateur, offrant ses pensées durant le jugement en particulier. Pas très convaincu dans l'ensemble.