"Arrête de faire ta meuf !", disent-elles à plusieurs reprises, comme une manière d'affirmer leur force de caractère. Les textos s'enchaînent plein écran, les dialogues sont fleuris et deux bandes de filles se disputent un banc public. Un nouveau film de cité, en version quasi exclusivement féminine, sans violence mais sous tension ? Oui, c'est quelque chose comme cela, Les Meilleures, dans un récit d'apprentissage somme toute classique, qui revisite la carte du tendre d'aujourd'hui et où il est toujours aussi difficile d'assumer son attirance pour le même sexe, ne serait-ce qu'à cause de la "mauvaise réputation" que cela engendre, dans sa propre communauté, la rumeur ayant été remplacée par les effets dévastateurs des réseaux sociaux. Rien de nouveau sous le soleil, peut-être, derrière les éternels émois adolescents mais le film, s'il ne comporte aucune réelle surprise et n'innove pas sur le plan de la mise en scène, tient bien sa tonalité douce-amère tout du long, sur un format relativement court, avec une certaine pudeur, en dépit d'un langage peu châtié et codifié. C'est l'interprétation des deux jeunes actrices principales, lumineuses, qui fait la différence et évite de trop regretter l'absence de développement de l'environnement des héroïnes. Le film est centré sur l'une d'entre elles et sur ses sentiments ambivalents, un peu moins sur la seconde que l'on devine plus mature et assurée. Elles ne sont jamais meilleures que lorsqu'elles sont réunies.