Beaucoup moins stylisé que les Sasori (la Femme Scorpion), moins culte, très léger thématiquement, Les menottes rouges est en revanche beaucoup plus violent et ne s'embarrasse que très peu de temps morts ou de réflexions intérieures. Il s'agit de montrer le spectacle de la violence et qu'il soit coloré et chamaré. Sugimoto Miki, égérie (très) sexy des films érotiques de l'époque, mais moins charismatique que Meiko Kaji, campe l'anti héroïne qui s'en prend plein la tête mais sait rester calme et patiente jusqu'au meilleur moment pour niquer tout le monde.
Doté d'un scénario très très light, Les menottes rouges convainc par sa mise en scène précise et nerveuse et sans hésitation par sa violence sans temps morts et son discours ultra subversif, ses séquestrations, viols, bondages et autres abus sexuels multiples, ses tortures au chalumeau bien balèzes et ses geisers de sang rouge vif façon chambara qui s'invitent de bon coeur.
La franche réussite n'est objectivement pas au rendez-vous, pas encore assez jouissif et porteur pour remporter totalement l'adhésion, mais voilà bien une démonstration 100% exploitation qui reprend toutes les ficelles du genre en vogue et convainc parce qu'elle sait rester généreuse et surtout honnête. Elle ne débarque pas avec ses gros sabots en rigolant comme un "tebé" fier de ses cochonneries. Elle garde toujours la classe, le style visuel manga/pop/70's qui l'éloigne de la subtile limite vers la vulgarité. Un cinéma qui se déguste à la manière d'un bon vieux vin à l'italienne millésime Tokyo 1974.