Les Miens est le film le plus personnel réalisé par Roschdy Zem, un portrait de famille qui ressemble "étrangement" à la sienne et dont l'élément moteur vient de la commotion cérébrale subie par son jeune frère (dans la vraie vie aussi). Un accident qui transforme le susdit de manière radicale et bouleverse les équilibres familiaux. Pour le meilleur et pour le pire, c'est tout l'intérêt d'un film coécrit avec Maïwenn, dont l'apport parait évident, en particulier dans les scènes de repas où les protagonistes sortent l'artillerie lourde en énonçant leurs quatre vérités. Ce que réussit parfaitement Zem, dans des dialogues pourtant assez cruels, est de nous rendre tous les personnages attachants, y compris dans leurs faiblesses ou petites lâchetés. Tourné à 2 caméras, en 4 semaines seulement, avec un certain degré d'improvisation des comédiens, le film tire de ses contraintes économiques une urgence qui fait mouche, dans un caractère de spontanéité évident. La grande classe de Roschdy Zem, qui n'est pas un secret, devant et derrière la caméra, s'exprime en offrant à son pote Sami Bouajila un rôle au premier plan (et singulier) qui débouche sur une composition vertigineuse. Quand le duo est à l'écran, seul ou en groupe, il se passe manifestement quelque chose qui est de l'ordre de l'alchimie naturelle. Le sixième long-métrage réalisé par Zem est son meilleur et de loin le plus touchant, entre feel good movie et comédie à l'italienne.