Les Mille et Une Nuits - Volume 1 : L'Inquiet par Quintin Leneveu

Qu'il est difficile de juger un tiers d'un film, surtout quand celui-ci tient juste du miracle cinématographique. Reste alors à séparer chaque chapitre et les juger pour ce qu'ils sont : un bout de films.
Dès cette première partie, Miguel Gomes nous entraîne dans un monde à la fois poétique et tellement triste : le notre, aujourd'hui, face à la crise. Et quelle lourde tache que dresser un portrait d'un monde en crise en prenant comme exemple le Portugal, particulièrement touché. C'est pourquoi l'intro du film place toute la difficultés de la tache du réalisateur : comment filmé sans être détruit par ce que l'on apprend, comment garder son regard devant l'injustice du monde. Pour ce faire, Gomes ne choisi finalement pas la fuite. Non, il préfère user de son regard de cinéaste si particulier pour nous montrer tout cela. Ainsi, dans ce premier film, il nous raconte le traitement des banques internationales envers le portugal (a grand coup d’érection dévastatrice), le parcours de vrais chômeurs qui se raconte face à camera, sans détour. et celle de ce coq que l'on veut tuer alors qu'il cherche juste à prévenir une catastrophe. Toute ces histoires indépendantes, livre déjà une vision particulière de ce monde qui nous semble pourtant si familier.
Le choix de la caméra 16mm apporte à tout cela un côté documentaire, renforcant à la fois le réalisme et le rêve qu'est ce film.
Pourtant, on sort de la salle avec une impression étrange : celle de n'avoir vu qu'un fragment du monde, tout en étant obsédé par ce film si particulier.