Le spectateur
Avec le second volet, on avait presque oublié Sherazade, on aurait pu écouter comme ça des histoires à l'infini, installés dans un certain confort. Gomes nous le rappelle bien et nous ramène sur...
Par
le 17 août 2015
3 j'aime
Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte… c’est avec regret que s’achève, par ce troisième volet, une aventure qui dépasse le seul cadre de la cinématographie, et se révèle comme une véritable performance artistique socioculturelle. Michel Gomes a construit un triptyque à la démesure d’une crise sociétale et économique sans précédent qu’à connu le Portugal, ébranlant les fondements d’un pays, provoquant un doute considérable chez son peuple. Mais la réflexion va bien au-delà et pourrait s’appliquer à d’autres territoires ou nations…
Après le revendicatif, le vindicatif, Gomes s’attache avec « L’Enchanté » au contemplatif. Il amène une douceur, une poésie et nombre de beautés qui flattent l’œil et atténuent les blessures. Croisant les récits de Schéhérazade à celui de ces anonymes, il vient poser un point final à une trilogie qui remue, perturbe et séduit, sorte de nouvelle mythologie des temps modernes.
Ce troisième volet, diffère encore de deux autres dans la narration, il est ponctué de textes qui composent l’histoire, beaucoup plus que les images. Images souvent à couper le souffle tant elles sont belles, même pour les plus anodines. On y retrouve également quelques acteurs des précédents volets, pour mieux boucler la boucle et souligner l’universalité du récit.
On notera quand même, que la démonstration trouve ici ses limites, et que Gomes a un peu tendance à s’appesantir, là où il aurait fallu rebondir.
Mais il n’en reste pas moins que cette œuvre dans son ensemble est un bel exercice de style, voire une remise en question d’un auteur, s’interrogeant dans son journal de bord à savoir « comment faire un film d’intervention sociale quand on veut filmer des histoires merveilleuses ? » Il en a apporté une réponse simple limpide et brillante en réalisant « Les mille et une nuits ».
Du coup pour prolonger ces moments merveilleux, je me plonge dans une lecture aux notes fantastico-sociales, celle de José Saramago, auteur portugais, avec « Le radeau de Pierre ».
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2015 et SOUVENIRS CANNES 2015
Créée
le 29 août 2015
Critique lue 328 fois
3 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Les Mille et Une Nuits - Volume 3 : L'Enchanté
Avec le second volet, on avait presque oublié Sherazade, on aurait pu écouter comme ça des histoires à l'infini, installés dans un certain confort. Gomes nous le rappelle bien et nous ramène sur...
Par
le 17 août 2015
3 j'aime
Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte… c’est avec regret que s’achève, par ce troisième volet, une aventure qui dépasse le seul cadre de la cinématographie, et se révèle comme une véritable...
le 29 août 2015
3 j'aime
3
Et voilà enfin la conclusion de la grande fresque de Gomes. L'occasion d'enfin rencontrer Sheherazade, et de parcourir avec elle la côté méditerranéenne et sa galerie de personnages étonnant L'une...
le 23 mai 2015
3 j'aime
Du même critique
Ce n'est pas sans un certain plaisir que l'on retrouve le juge d'instruction Anne Gruwez qui a déjà fait l'objet d'un reportage pour l'émission Strip-tease en 2011. Sept ans après, ce juge totalement...
le 12 févr. 2018
59 j'aime
7
Qu’il est difficile d’appréhender un avis sur une œuvre dont la fiction se mêle aux souvenirs de mon propre vécu, où une situation, quelques mots ou bien encore des personnages semblent tout droit...
le 24 août 2017
56 j'aime
10
Indiscutablement « Tale of tales » sera le film le plus controversé de l’année 2015, accueil mitigé a Cannes, critique divisée et premiers ressentis de spectateurs contrastés. Me moquant éperdument...
le 3 juil. 2015
48 j'aime
11