Le spectateur
Avec le second volet, on avait presque oublié Sherazade, on aurait pu écouter comme ça des histoires à l'infini, installés dans un certain confort. Gomes nous le rappelle bien et nous ramène sur...
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le 17 août 2015
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Avec le second volet, on avait presque oublié Sherazade, on aurait pu écouter comme ça des histoires à l'infini, installés dans un certain confort.
Gomes nous le rappelle bien et nous ramène sur l'île de Bagdad, cette île refuge où on ignore tout du monde réel. C'est bien de là que l'on écoutait les histoires depuis le début du film, nous rappelle-t-il, nous étions loin de la réalité. Mais on a aucune sorte d'envie de partir, c'est confortable. Alors on écoute sagement des histoires, certes de plus en plus drôles, certes pas dénuées de symboliques, sur fond de paysages et de musique qui ne donne qu'une envie, c'est de rester là, planté, quitte à se voiler la face.D'où viennent les histoires ? Des peurs et des désirs des hommes. Pourquoi les raconte-t-on ? Pour relier le passé au présent. Tout ce confort, c'est pour ça. On le savait Sherazade meurt à la fin, le stratagème n'est pas infini.
Il y a alors deux plans géniaux pour nous montrer cet écart au monde dans lequel nous vivions, des plans où Gomes film le télécabine de Lisbonne et son reflet dans l'eau. Une fois à l'envers, une fois à l'endroit. C'est un passage fugace, un peu abstrait, qui symbolise le retour au monde réel…
Le réel c'est quoi ? Les éleveur de pinsons. Rien que ça. Pourquoi eux ? Parce que c'est une communauté méconnue, parce que les Hommes qui Bandent n'entendront jamais parler d'eux. Parce qu'à travers eux, on retrouve Dixie, on retrouve l'urbanisation les HLM, le transfert des génération, on retrouve Gomes et les visages de la crise. Gomes ne veut pas théoriser, ne veut pas tenter le grand film qui résume tout, mais tout de même, il y a un sacré paquet de croisement… Il s'agit de contes les plus ancrés dans le réel, le plus long et celui où cette impression de douceur est à son paroxysme. L'opposé du premier conte sur les banquiers et les dirigeant de ce monde, le grand écart.
Comment ressort-on des ces trois film ? Bercé par le rythme si particulier (qui en rebutera sans doute certains), par l'esthétique hors du temps et le faits divers, j'en ai vu beaucoup sur le Portugal. Plus vu que appris ou compris. Des détails, et encore, des détails stylisés, romancés à outrance, mais qui mettent le doigt là où ça fait mal. On sort forcément un peu changé de ces trois film, bien loin d'avoir LA grande solution, celle qui fait fureur autours des tables, on a tous les sentiments pour nous convaincre de son inutilité.
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le 17 août 2015
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