Les Miller, une famille en herbe par MrAwesome
L’ex Friends Jennifer Aniston et le comédien Jason Sudeikis se retrouvent de nouveau réunis à l’écran après le film Horrible Bosses (Comment tuer son boss ?) avec cette comédie originale du réalisateur Rawson Marshall Thurber (Dodgeball).
We’re the Millers ou Les Miller, une famille en herbe en Français est probablement la comédie de cette rentrée puisque déjà sortie aux États-Unis, cette dernière réalise un véritable carton au box-office avec déjà plus de 30 millions de dollars de recette. Sur le papier, le film s’annonce en effet prometteur puisque basé sur un scénario certes absurde mais original. Pas de parodie ni de suite ici mais l’histoire d’un dealer de quartier, sorte de loser qui, alors que tous ses amis ont fondé une famille et trouvé leur place dans la société, se retrouve encore à dealer de l’herbe pour gagner sa vie. Forcé de rembourser une forte somme à son boss, il va fonder une fausse famille pour passer de la drogue du Mexique en toute discrétion. Inutile de rentrer davantage dans les détails de l’histoire si vous avez lu le synopsis plus haut puisque ce dernier, très exhaustif, raconte déjà quasi entièrement le film…
Drôlement absurde
Oui Les Miller, une famille en herbe vous fera rire. Inutile de dire le contraire, l’humour absurde voir parfois trash et borderline des Miller fonctionne. Qu’il s’agisse de faire passer un paquet d’herbe pour un bébé ou de convaincre un jeune puceau au grand cœur qu’il rendrait service à ses amis en acceptant de faire une douceur à un policier mexicain corrompu, Les Miller ne craint pas de choquer les mentalités puritaines américaines, du moins au début. En caricaturant la famille modèle (chrétienne) américaine à la Flanders, qui part en vacance à bord d’un joli camping car, Les Miller prend d’abord le risque de se mettre à dos une partie de son public et parvient à nous faire mourir de rire.
Jennifer Aniston confirme son (surprenant) talent comique tout en prouvant qu’elle n’a pas encore perdue de sa superbe plastique dans une scène de streap-tease aussi chaude qu’inutile et absurde. Jason Sudeikis reste fidèle à lui-même tandis que les deux ados, Casey (Emma Roberts) et Kenny (Will Poulter), se montrent à la hauteur de leurs personnages, à savoir une adolescente rebelle et un jeune puceau, naïf et généreux. Côté personnages secondaires, on soulignera la présence de Ed Helms (The Office) en caïd de la drogue déjanté ou encore Molly C. Quinn (Castle) et Nick Offerman. Petit bémol pour le Français Tomer Sisley dont la crédibilité en baron de la drogue ne sera pas aidée par la pauvreté de son personnage.
Mais tristement artificiel
Seulement voilà, au fur et à mesure que le film avance, la critique et l’humour s’estompe au profit de la moralité. Suivant avec fadeur la traditionnelle recette de la comédie américaine, la moralité prend enfin sa place et la fin du film, que l’on voit arriver à des kilomètres, se dessine peu à peu au détriment de l’humour. Ainsi la fausse famille dysfonctionnelle que formaient nos quatre personnages va se transformer en véritable famille soudée et aimante, puisque tous, sont en réalité désireux de former des liens. La famille puritaine américaine caricaturée en début de film n’est subitement plus si ridicule et tout est évidemment bien qui finit bien, sauf pour les méchants.
Suivant scrupuleusement la recette d’une comédie américaine traditionnelle, tentant d’abord de paraître irrévérencieuse avant de finalement adoucir son discours, Les Miller, une famille en herbe a été conçu et calibré pour séduire le box-office et devrait y parvenir sans problèmes. Si le film vous fera dans doute passer un bon moment et ne manquera certainement pas de vous faire rire, on ne pourra s’empêcher de regretter le manque d’originalité et de prise de risque dans sa construction ainsi que l’overdose de placement de produit Apple …