J’ai adoré ce film, car J'aime le point de vue neutre que choisit Ladj Ly, qui ne prend pas parti et dénonce les deux côtés à tour de rôle.
Je me suis senti plus que jamais interpellée par ce film choc, coup de point, qui m’a mis une grande claque. En effet, Ladj Ly nous montre pendant 1h40 à quel point la loi de la jungle est plus que jamais installée dans la cité des Bosquets et que la moindre étincelle peut déclencher une explosion des plus ravageuses. Chaque clan défend ses intérêts, et la BAC ne constitue qu'un clan parmi les autres finalement. Ce n'est pas tellement un récit sur l'opposition entre les policiers et les habitants de Montfermeil à la manière d'un western moderne, mais plutôt un constat alarmant sur le statu de la situation, et le fait que peu importe que nous soyons policier ou « voyou », la vie ne fait de cadeaux à aucun de ces personnes qui vivent dans les banlieues car, Quand ils rentrent chez eux, les policiers de la BAC retrouvent des logements tout aussi délabrés que ceux appartenant aux personnes contre qui ils se battent la journée.

Les Misérables a pour atout majeur l'expérience et le vécu de son auteur, qui a grandi à Montfermeil. Ladj Ly est donc plus légitime pour traiter un sujet comme celui là. En effet, ce film est essentiel et nécessaire dans notre système actuel.

Le film est parfaitement monté, équilibré et rythmé. L'utilisation du drone pour certains plans permet de dévaloriser encore plus la ville de Montfermeil qui ressemblerait presque à une décharge vue du dessus. Les déplacements de cette caméra aérienne et l'utilisation du plan-séquence peuvent faire penser à ce que fait Gaspar Noé dans Enter the Void, les néons ayant été remplacés par les barres d'immeubles grisâtres et l'insalubrité la plus terrible, représentée par ces poubelles et ces ascenseurs en panne. On pense alors aux dialogues, dont on peine à croire qu'ils aient été écrits tellement ils semblent naturels. On pense aussi aux personnages, extrêmement nombreux mais dont l'authenticité n'est jamais à remettre en cause.

Enfin, Ladj Ly choisit la fin ouverte, en effet, il ne pouvait pas mieux faire car c'est ainsi que son titre prend tout son sens.

jadouille_2219
8
Écrit par

Créée

le 9 mars 2022

Critique lue 27 fois

jadouille_2219

Écrit par

Critique lue 27 fois

D'autres avis sur Les Misérables

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

Les Misérables
guitt92
5

La haine c'était mieux avant

"Les misérables" est certes un constat d'urgence, un geste politique important qui mène à une conclusion pessimiste et sombre, beaucoup plus qu'il y a 25ans. OK. Mais je suis désolé, ce n'est pas du...

le 20 nov. 2019

124 j'aime

24

Les Misérables
Velvetman
7

La Haine

Ce n’est que le deuxième jour du Festival de Cannes 2019. Cependant, un souffle de fraîcheur surgit précocement. Les Misérables de Ladj Ly fait l’effet d’un immense coup de boutoir aussi rare que...

le 13 nov. 2019

89 j'aime

1

Du même critique

Un fils
jadouille_2219
7

L’amour, plus fort que les liens du sang

J’ai adoré ce film car, le réalisateur Mehdi M.Barsaoui nous montre une société dominée par un système archaïque. En effet, cette bouleversante tragédie intime construite en semi huis-clos nous...

le 9 mars 2022

1 j'aime

Les Misérables
jadouille_2219
8

Un film essentiel et actuel

J’ai adoré ce film, car J'aime le point de vue neutre que choisit Ladj Ly, qui ne prend pas parti et dénonce les deux côtés à tour de rôle. Je me suis senti plus que jamais interpellée par ce film...

le 9 mars 2022

Adoration
jadouille_2219
8

Une adoration pour ce film

J’ai adoré ce film car, dès ses premiers instants, Adoration nous présente un monde marqué par une fragilité indispensable dans l’univers que crée Fabrice du Welz. En effet, elle est symboliquement...

le 9 mars 2022