Voici encore un film sur lequel les critiques se sont déchaîné, ils aiment ça les bougres, pour eux c'est une activité de sportif où c'est le plus balaize qui envoie au tapis les films qui ne pensent pas, qui ne se regardent pas le nombril, qui tout simplement divertissent. Soit, le film n'est pas un chef-d'oeuvre, Verneuil a fait nettement mieux, mais de là à le mépriser avec une telle bassesse, faut arrêter quoi !
Après ses 2 précédents films plus graves (I comme Icare et Mille milliards de dollars), Verneuil avait envie de revenir au cinéma de divertissement pur, en retrouvant son vieux Bébel. Alors évidemment, on voit que ce n'est pas sérieux, que Verneuil a envie de déconner un peu, sa mise en scène n'est pas aussi calibrée que dans ses polars belmondiens des grands jours comme le Casse ou Peur sur la ville, mais ça passe ! Il se permet même des petits clins d'oeil, notamment au film Un taxi pour Tobrouk, et son sujet rappelle De l'or pour les braves, film de guerre de 1970 qui montrait de façon peu sérieuse des tankistes lorgner sur des lingots d'or planqués dans une banque en territoire allemand. Mais attention, Verneuil ne plagie rien, il adapte tout ceci à la sauce franchouillarde, avec une sacrée dose de bonne humeur, car c'est ce qui domine dans tout le film, l'humour, des répliques drôles et des gags.
Audiard peut paraitre en petite forme, les bons mots fusent moins qu'autrefois, et le scénario est très approximatif, mais l'essentiel est de divertir sans prétention et sans vulgarité, et le film remplit très bien cette mission. Il vaut beaucoup pour ses acteurs, avec un quarteron inimitable dans la déconnade où Belmondo qui est encore dans sa grande période de cinéma commercial, fait le job avec sa faconde et ses tics de fanfaron, bien entouré par Michel Constantin, Michel Creton et Jacques Villeret qui sont d'excellents sidekicks que Verneuil laisse parfois en roue libre, amusé par leur interaction. Voila, c'est donc un film pour rigoler et rien d'autre. Il en faut.