Un film d'Henri Verneuil dont le scénario est tiré d'un roman éponyme "Série Noire" de Pierre Siniac (n° 1244) que j'ai lu et qui fera l'objet d'ici quelque temps d'une critique. D'autant plus que le film, s'il reprend l'idée générale du roman, en est assez différent dans le déroulé de l'action.
Par exemple, le film introduit de nouveaux personnages comme le directeur de la banque (François Perrot) et sa femme (Marie Laforêt) ou le lieutenant allemand (Matthias Habich) alors que le roman est beaucoup plus dans le registre de la guerre, pure et dure.
Du coup, le film est plus dans une tonalité de comédie ou de film d'aventures surtout avec des dialogues signés Audiard (je crois un de ses derniers films). Le couple Perrot / Laforêt est tout-à-fait savoureux,
Spoiler : surtout l'éloge funèbre que va rendre Marie Laforêt à son mari (François Perrot), tombé à l'occasion d'une "opération périlleuse mais ratée" …
Mais les confrontations verbales des militaires entre eux que ce soit l'adjudant légionnaire Mahuzard (Michel Constantin), le sergent légionnaire Augagneur (Jean-Paul Belmondo), le légionnaire Boissier (Michel Creton) et l'artilleur Beral (Jacques Villeret) sont pas mal même si on doit pouvoir dire que Audiard a eu été plus percutant.
Les quelques scènes de guerre me paraissent bien tournées même si on sent que ce n'était pas la priorité (ou le principal objectif) de Verneuil. Cependant je retiens quelques belles idées de mise en scène comme la "manipulation " mentale qu'exerce Belmondo pour motiver Villeret, un modèle du genre … Mais c'est surtout la mise en scène du superbe coffre où sont stockés les lingots et mieux encore, la mise en scène du tas de lingots sortis de la banque où on sent physiquement les gosiers des bidasses s'assécher et leurs esprits partir en marmelade.
Les acteurs
Belmondo a bien un peu tendance à cabotiner mais la poigne de Verneuil le conserve dans des limites acceptables.
Heureusement, il est contrebalancé par un Michel Constantin, bas du front mais patriote jusqu'à la moelle. Parfait dans son rôle d'adjudant "service – service".
Jacques Villeret dans le rôle du bidasse courageux mais pas téméraire. J'aime bien son rôle dans ce film que Verneuil n'a pas massacré. Froussard, peut-être, mais compétent derrière son canon.
Mais celle que je préfère, c'est quand même Marie Laforêt, avec ses beaux yeux (innocents aux mains pleines) et sa voix, mmmhh, voluptueuse matinée d'un léger soupçon de cupidité …
Au final, c'est un bon film divertissant et amusant, à usage familial dont une des forces repose sur une distribution bien équilibrée entre les rôles principaux et les seconds rôles.