Huit ans après Le Corps de mon ennemi, le cinéaste Henri Verneuil (L'Ennemi public nº 1, I… comme Icare) également scénariste, retrouve pour la huitième et dernière fois la star nationale Jean-Paul Belmondo (Cartouche, Un homme et son chien) également producteur avec son frère Alain Belmondo en directeur de production ainsi que René Château via Cerito Films pour cette production de 30 millions de francs. Une fructueuse collaboration entre Verneuil & Bébel ; La Française et l'Amour, Un singe en hiver, Cent mille dollars au soleil, Week-end à Zuydcoote, Le Casse, Peur sur la ville & Le Corps de mon ennemi.
Verneuil coécrit cette pochade guerrière avec Michel Audiard & Pierre Siniac (d'après son roman homonyme de 1968). Beaucoup trouvent de nombreuses similitudes avec De l'or pour les braves signé par Brian G. Hutton en 1970 ! Décrier par la critique à l'époque, le public lui avait fait son choix en 1984, Les Morfalous rassemblera tout de même plus de 3,6 millions d'entrées en France.
En 1943, en Tunisie, des légionnaires sont chargés de transporter des lingots d'or de la banque d'El Ksour vers un lieu plus sûr. Mais lorsque la troupe arrive, la ville est tombée aux mains des Allemands. Une fusillade mortelle éclate et seulement quatre survivants en réchappent.
Le sergent Pierre Augagneur du premier bataillon de marche de la Légion Étrangère est toujours bien accompagné par ses camarades de jeu, d'abord la ravissante Marie Laforêt (Saint-Tropez Blues, Héroïnes) après Flic ou Voyou en 1982 et avant Joyeuses Pâques dans cette même année de 84, ainsi que des acteurs familiers qu'il retrouve comme Michel Constantin (Le Trou, La Loi sauvage), Michel Creton (Les Bronzés, Soleil), Jacques Villeret (La Soupe aux choux, Iznogoud), François Perrot (Inspecteur la Bavure, Quai d'Orsay), Matthias Habich (Le Coup de grâce, Berlin Syndrome), Maurice Auzel (L'Aîné des Ferchaux, Les Misérables) et les participations de Michel Beaune (Courage fuyons, Le Solitaire) & Caroline Silhol (La Lumière des étoiles mortes, Aimer, boire et chanter)
Mais qu'est-ce qu'il peut bien foutre ? je l'a saute moi ahh !
Augagneur lui aussi, il la saute !
En Afrique du Nord, pendant la Seconde Guerre mondiale, un détachement de la Légion Étrangère est chargé de convoyer 6 milliards en lingots d'or, entreposés à la banque d'El Ksour. Pris dans une embuscade Allemande, le bataillon est décimé. Parmi les survivants, le Sergent Augagneur, aidé d'un artilleur, Béral, s'empare du seul canon restant et bombarde la base Allemande. Désormais maîtres du magot. Augagneur, Béral et un troisième larron, Boissier, envisagent de se partager l'or, contre la volonté de leur supérieur, l'intègre Mahuzard, et de Laroche-Fréon, le directeur de la banque, incorruptible. Parti avec Hélène, la femme de ce dernier, chercher du ravitaillement, Augagneur rencontre Dreiner, un Allemand avec qui Hélène s'était entendue pour s'emparer de l'or...
Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
Ben, il a dû pisser sur la ligne à haute tension ! Point final.
Vous savez, ça s'est passé tellement vite. Il a pas dû souffrir du tout... du tout.
C'est bien la première fois qu'il fait des étincelles avec sa bite !
Après La Scoumoune en 1972, l'Icone Bébel en marcel retrouve Constantin en supérieur borné dans ce film ensoleillé que j'adore, je l'adore pour leurs nombreuses confrontations verbales et physiques notamment dans une scène de fight dans la banque où l'on découvre malheureusement trop le cascadeur de Constantin. Toutefois, j'adore surtout la séquence mémorable avec le sergent Augagneur faisant du gringue à la femme du banquier, madame Laroche-Fréon et l’adjudant Mahuzard narrant les éternelles ficelles de la drague de son subordonné Titi parisien, gavroche et compagnie... Et beaucoup d'autres séquences amusantes ! Il y a également dans cette farce du drame de la guerre de beaux et courageux légionnaires, de formidables acteurs (la manipulatrice Laforêt, Creton le compagnon d'armes, Villeret en dysenterie, le négatif Perrot & l'ami Habich), de nombreuses fusillades, des explosions et bien sûr des répliques cultes et autres punchlines qui cognent comme des coups de poing où l'on retrouve la patte humoristique et percutante d'Audiard. La musique héroïque du compositeur Georges Delerue accompagne les aventures de Belmondo à travers l'Afrique mais sans aucune cascade magistrale. Pour beaucoup un mauvais Belmondo/Verneuil/Audiard, mais au final Les Morfalous reste l'un des meilleurs Blockbuster de divertissement français de l'époque.
J'étais l'homme le plus riche du monde, l'or m'a ruiné. Blaise Cendrars (L'or)