C'est du Kenji Mizoguchi pur jus que ce film de 1953. On y retrouve les obsessions, les thématiques du cinéaste nippon ainsi que son style sobre et élégant pour raconter une fois de plus une histoire de geishas vivant toujours sur le fil entre la misère, la honte et l'humanité. L'histoire narrée ici me dit quelque chose, l'impression d'avoir déjà vu celle-ci dans un autre film (peut-être un autre Mizoguchi ?) avec cette gamine orpheline demandant à une geisha de la former au métier, l'expérimentée devant s'endetter pour pouvoir donner la meilleure formation à l'adolescente tout en refusant de se prostituer comme les autres. La photo est assez sombre, pas uniquement durant les scènes d'intérieurs ce qui n'est pas toujours le cas chez Mizoguchi. L'interprétation est impeccable, les actrices réussissent parfaitement à apporter l'empathie nécessaire à leurs personnages.