Allez savoir pourquoi, j'avais en tête, avec un titre pareil, qu'il s'agissait d'un documentaire. Je me susi vite aperçu que ce n'était pas le cas, mais j'ai quand même dû vérifier.
J'aime bien les nains. C'est sans doute méchant à dire, mais ça me fait marrer, surtout dans de telles situations. Le nain confère toujours à un film, une aura surréaliste. Alors faites en sorte que TOUS les personnages d'un film soient interprêtés par des nains et là c'est la folie pure ! Surtout s'ils vivent dans notre monde, avec des portes adaptées à taille 'normale' si j'ose dire.
Malheureusement pour moi, je n'ai pas eu l'occasion de voir beaucoup de nains dans ma vie. Je crois même que je n'en ai vu qu'un une fois. Je n'ai pas osé l'aborder, je me suis contenté de l'observer. Il ressemblait à celui de Game of thrones tant dans l'apparence (cheveux noirs, petites barbichette) que dans le comportement (très cynique).
"Les nains aussi ont commencé petits" est un film bourré de belles séquences, tant d'un point de vue narratif que visuel. Des images fortes pour des idées fortes. Même l'interprétation est idéale. Malheureusement c'est sur l'ensemble que le film déçoit ; chaque scène convainc, mais mises bout-à-bout, ça semble décousu, redondant ; on a l'impression que l'histoire n'avance pas vraiment, d'autant plus que le message philosophique est compris après 30 minutes. Déjà cette image fascinante du poulet qui picore un autre poulet semble annoncer le ton, le point de vue.
Mais je le répète, les séquences prises séparément les unes des autres sont vraiment très bien conçues. Il y a de belles choses à voir. En fait, je trouve que Werner est un poète qui utilise une caméra plutôt qu'un stylo. Il est capable de faire passer beaucoup de choses avec peu de moyens. "Aguirre" était déjà incroyablement beau même s'il ne s'y passait rien. Sauf qu'"Aguirre" suivait des codes de la narration, alors qu'ic, Werner semble opter pour une forme chaotique, comme s'il voulait renforcer son sujet.
Bref, "Les nains aussi ont commencé petits" est un film passionnant, le genre qu'il faut voir absolument, et pourtant on pourra s'ennuyer un peu à cause d'une forme trop liée à la contemplation du rien. C'est beau, mais faut s'accrocher.
Anecdote : apparemment lors de la fameuse scène avec la voiture dans la cours, le nain acrobate est tombé de la voiture et s'est fait écraser, mais n'ayant rien eu de cassé, il a continué le tournage comme si de rien n'était, à la surprise du réalisateur. Autre anecdote, Herzog, pour convaincre les acteurs de rester jusqu'au bout du tournage, leur a promis de sauter dans un champs de cactus... il dit avoir tenu sa promesse pour le plus grand plaisir de ses acteurs.