Jean-Louis Brochard,financier escroc en fuite et William Boulanger,teinturier cocu,se retrouvent par hasard ensemble dans un avion qui se crashe et échouent sur une île déserte des Antilles où ils devront cohabiter en dépit de caractères antagonistes.David Charhon,le réalisateur de "Cyprien" et "De l'autre côté du périph",signe ici son troisième long-métrage,qu'il a coécrit avec Maxime Motte,lequel passera à la mise en scène l'année suivante avec "Comment j'ai rencontré mon père",lui aussi coscénarisé avec Charhon."Les naufragés" est une pochade très faible qui tente de concilier le film d'île déserte et les vieilles comédies de duos mal assortis à la Bourvil-De Funès.Naturellement rien ne fonctionne.Les disputes des personnages ont un effet comique bien limité,pour ne pas dire inexistant,et la partie survie en milieu hostile devient vite répétitive et ennuyeuse.L'idée n'est pas neuve et peut remonter au moins à "Robinson Crusoé",fameux roman de Daniel Defoe publié en 1719 et adapté souvent au cinéma ou à la télé.Des variantes ont été commises,comme le "Duel dans le Pacifique" de John Boorman en 68 ou "Seul au monde" de Robert Zemeckis en 2000,dans lequel il n'y avait qu'un seul naufragé.Ici,il y a bien un twist surprenant au tiers du film,mais il est mal développé,voire pas du tout,et ne parvient pas à secouer l'apathie de l'ensemble.Les rapports tendus entre l'antipathique Brochard et le trop gentil Boulanger évoluent de manière attendue vers une amitié improbable tandis que les deux personnages finiront par changer de personnalité au terme de ces épreuves.Les scènes avec le varan,même si elles sentent un peu fort les CGI,restent assez impressionnantes.Daniel Auteuil a de l'allure en Robinson malgré lui mais Laurent Stocker,acteur pourtant surdoué,apparait gras,mou et transparent.Laurent Poitrenaux et Laurent Bateau,sont toujours impeccables en seconds rôles de luxe,et l'on aperçoit avec plaisir la charmante Delphine McCarty,autrefois animatrice du "Disney Club" dans les années 90 et très rare au cinéma.