Je n'avais pas envie de voir ce film me disant que Guédiguian c'était toujours pareil : Marseille, le chômage, les ouvriers, les syndicats, qu'on en avait vu un qu'on les avait tous vus.
Peut-être n'est- ce pas faux après tout : on retrouve en effet tous les ingrédients d'un cinéaste résolument engagé aux côtés des petits, des modestes ou tout du moins de ceux qui ne font pas partie des nantis de notre société.

Mais c'était sans compter sur la belle humanité qui imprègne ce dernier film, pas nouvelle certes, mais qui éclate et se diffuse tout au long d'une réalisation sans fioritures mettant en scène des gens simples, inspirée de l'oeuvre de Victor Hugo : Les Pauvres gens.
Michel , la cinquantaine, syndicaliste CGT vient de se faire licencier : seule ombre au tableau pour ce couple sans histoire apprécié de chacun et qui fête, entouré de sa famille, collègues et amis, ses trente ans de mariage.

Ambiance joyeuse et conviviale, c'est le bonheur et l'assurance d'un voyage en Afrique au pied du Kilimandjaro.
On est vraiment dans un cinéma du quotidien, des scènes comme on en connaît, comme on en a peut-être vécues, des visages sans fards, tristes ou souriants, la vie qui s'écoule doucement, des êtres qu'on pourrait croiser au hasard d'une route.

Mais brusquement tout bascule : Guédigian a su introduire la scène qui dérange, le grain de sable qui fait dérailler la vie qui ronronne doucement, obligeant ses personnages à se remettre en cause et à se demander si finalement les victimes n'étaient pas tout simplement les agresseurs.
Une belle partition jouée par Jean-Pierre Darroussin aux côtés de Ariane Ascaride, juste et si vraie dans son personnage de femme simple mais intuitive et sensible, résolument tournée vers les autres sans ostentation.

Un film généreux et émouvant, engagé au bon sens du terme et qui gagne vraiment à être vu.
Aurea
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le 20 nov. 2011

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Aurea

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