Il me semble avoir lu quelque part que Universal avait accepté de financer une partie de la Dernière tentation du Christ en échange d'une oeuvre plus commercial de la part de son metteur en scène, j'aborde donc ce Cape Fear dans cette dynamique, en ne m'attendant à pas grand chose.
Les débuts sont difficiles, boursouflés, saturés, omniprésence de la musique, on dirait un De Palma, la première vision de Cady laisse sceptique, et tout ce qui va suivre aussi.
Mais non.
Suffit que l'autre De Niro ouvre sa bouche pour t'alpaguer à ton siège, version détournée de la Valse des Pantins, petit accent, petit côté féminin en surface, contraste formidable avec son apparence robuste, encore un excellent rôle, à partir de là j'ai commencé à pouffer de rire et j'ai plus lâché jusqu'à la fin.
Parce que oui, je pense sincèrement que la tonalité du film est tournée volontairement dans l'humour, même si la scène au théâtre avec Juliette Lewis parait terrifiante au premier abord, le type lâche jamais l'affaire jusqu'à parcourir des kilomètres attaché sous la voiture de Nolte, mort de rire, et même si le final est en peu deçà et ne confirme pas tout à fait ma théorie, il s'agit encore d'un film à part, d'un genre à part, d'un Scorsese encore et toujours fascinant.