Une vengeance qui tombe à l'eau

Actuellement en visionnage de la série «  Twilight Zone », c'est avec plaisir que je me plonge dans ce long-métrage des années 60 pour mon cycle Scorsese. Je ne connais pas la personnalité de John Lee Thompson car c'est pour moi mon premier film ( le mieux réalisé paraît-il ? ) de sa filmographie. Malgré tout, on ressent l'influence dans la mise en scène typique des films noirs ( photographie en N&B ainsi que le jeu des lumières façon «  La Féline » de Jacques Tourneur ), policiers et du basculement hitchcockien quand l'angoisse s'invite. L'histoire va se concentrer principalement sur la perversion du personnage Cady qui va flirter avec la loi pour avoir une chance d’accomplir un crime mettant Sam en fragilité. Chacun est identifiable dans son « character design » ( Cady tout en blanc immaculé façon décontracté alors que les autres sont habillés avec la veste noir en vigueur ). Cady fidèle à son poste pour son règlement de compte tenace et meurtrier alors que Sam Bowden change de position lors d'un déficit sur sa propre sécurité ( il prend conscience de ce petit jeu avant les décisions ). Le cheminement de cette histoire s’enlise dans cette tournure car nous avons des détails que les personnages ignorent ( ennuyeuse parfois dans les dialogues ; notre manière de consommation actuelle influence également sur mon jugement du film ). Le climat de fin isolé dans cette eau sauvage fait apparaître cet instinct primitif & l'art de se fondre torse-nu à la nature silencieuse. Bernard Herrmann apporte le rythme nécessaire au suspense et se veut bruyante ( « Main Title »). Très bon doublage FR. Un jeu d'acteur so 60's ( une tonalité théâtrale ; un jeu de regard prononcé ) avec mon premier aperçu sur les vedettes Robert Mitchum, Gregory Peck, Martin Balsam. « Cape Fear » ne m'a pas éblouit pour sa prestation filmique sur un fond classique mais se laisse regarder pour une première découverte avant son remake en 91.