John Carpenter est un réalisateur dont je connais peu ( vu Halloween & Christine ), tout en ignorant pas les groupies autour de sa personne. Cette version n'est pas pour autant une découverte car auparavant je me suis préparée à visionner les deux adaptations cinématographiques concernant, parallèlement où non, à la « chose ». Il est donc évident que je vais m’étaler sur cette version qui est le sujet de ce mois-ci. Ce film était pour moi une vraie épreuve car elle représente l'horreur intérieure effrayante avec une présence physique monstrueuse par les outils de Rob Bottin. Sournoise, inodore, intouchable et à la fois inexplicable/fantastique, cette peur se faufile dans la masse et touche particulièrement notre organisme et notre humanité. Je ne me sens pas capable de développer les sous-textes du scénario mais les sensations que j'ai pu constater. L'apparition du titre avec cette fameuse soucoupe volante se dirigeant vers la Terre nous donne l'impression de voir un début peu prometteur mais cette pensée va vite s’échapper par l’énigmatique scène de l'hélicoptère et du chien dans la neige. La surprise devait être grande à l'époque quand on ignorait l'existence de cette découverte norvégienne. Mon regard vers le chien suspect était déjà fixé et la caméra donne cette appuie là aux spectateurs tandis que la troupe américaine ignore la contamination à venir/celle du passée. La mise en scène joue sur cette paranoïa montant au crescendo : la plus belle scène pour moi est quand MacReady est absent de la caméra/ hors-champ et devient ( enfin, c'est pas trop tôt ) lui aussi suspect d'être une copie. J'ai eu cette fâcheuse tendance à faire la chronologie des gens infectés et j'ai l'impression que le récit nous embrouille devenant brouillon & imbuvable vers la fin ; Est-ce voulut ? L'atmosphère froide et isolante se retrouve dans la mélodie anxiogène d'Ennio Morricone et cette poudreuse hostile. C'est bête à dire mais les personnages ressemblent à une enveloppe corporelle humaine, creuse à l'intérieur : les hommes sont condamnés à mourir d'une manière ou d'une autre. MacReady, dirigiste dès le début m'a un peu pompée l'air ; la carrure d'un héros blanc comme neige dans ce merdier dont il appartient également. Un dernier souffle dominant avant que sonne le glas entre un homme et son ennemi.