Mention : Hybride cool
A force de tout racheter, Disney se rachète même une image. Finis les contes de princesse (excepté la belle Raiponce de 2010) et les aventures zoologiques. Avec "Les Mondes de Ralph" déjà, Disney à entamé sa quête d'un renouveau. "Big Hero 6" va puiser dans deux des nouvelles antennes Disney. C'est le croisement improbable, mais extrêmement réussi, entre Pixar et Marvel.
"Big Hero 6" est un récit familial, humain et moderne. C'est en cela qu'il se rapproche de l'univers Pixar. La relation entre Baymax et Hiro est aussi touchante que l'amitié dans "Monstres et Cie", la solidarité de bande est aussi frappante que dans "Toy Story", la mécanique est aussi poétique que "Wall-E", enfin, le robot gonflable assistant-médical est aussi clownesque que la grande Dory.
Ce n'est pas seulement parce qu'il est adapté d'une franchise comics de la maison d'édition qu'on retrouve du Marvel dans "Big Hero 6". Le premier rapprochement qui paraît évident se fait avec Iron Man. Baymax n'est pas sans faire penser à Jarvis, et Hiro à Tony Stark. C'est autant dans l'humour de leur numéro de duettiste que dans l'armure de Baymax et son utilisation qu'on retrouve l'esprit Iron Man. Dans un second temps on découvre aussi un esprit de bande, entre "Avengers" et "Les quatre Fantastiques". Comme dans presque tout le Marvel Cinema Universe, "Big Hero 6" est une aventure hyper-active aux respirations décalées, menée par des personnages typiquement drôles.
Ce film d'animation n'a pas grand chose à envier au côté spectaculaire des films-live de Marvel. La simple idée d'une ville hybride entre San Francisco et Tokyo nous plonge dans une ambiance atypique. On s'amuse à retrouver des éléments de chacune des villes mélangés. Les prouesses technologiques imaginées sont aussi carrément convaincantes.
Enfin certaines envolées spatiales s'inscrivent pleinement dans le voyage onirique signé par les Gardiens de la Galaxie, ou autres grandes odyssées de ces derniers temps (Gravity, Interstellar)
"Big Hero 6" est un film familial très drôle. C'est en particuliers Baymax qui est cocasse. La bouffonnerie n'est jamais vraiment inventive, mais toujours rondement menée. Les procédés de l'humour sont complètement maitrisés. Les running-gags sont excellents et les sketchs très posés. Le burlesque et la naïveté sont complètement assumés et c'est très entrainant. Ce personnage bedonnant semble avoir déjà été vu plein de fois; le Géant de Fer, Sulli (Monstres et Cie), Ralph la casse.... Pour autant ce nounours de vinyle est des clowns les plus attachants et les plus drôles qu'on ai vu depuis longtemps dans le cinéma jeunesse.
La réussite de ce nouveau Disney est de ne pas être trop enfantin, mais il est l'est tout de même par moments.
Les personnages secondaires le restent de bout en bout, exception faite pour le grand frère, mais très rapidement en retrait, et mention pour la tata gaga. On peut aussi regretter que le(s) méchant(s) manque(nt) de profondeur, et donc de réel charisme. Le masque Kabuki ne suffit pas.
Autre souci, le récit truffé de raccourcis. Les rebondissements sont téléphonés, et l'ensemble de l'intrigue prévisible.
Blindé de références fantastiques et nourrit de divers univers, "Les Nouveaux Héros" (traduction de titre encore approximative) est la progéniture parfaite de Marvel et Disney, parrainé par Pixar. On avait rarement autant concordé avec la définition d'un film tout public. Une œuvre qui s'inscrit aussi très bien dans les attraits de son temps.
Note : 15 / 20