Mon dieu, quel profond malaise.
A l’exception du Bibendum qui je dois le reconnaître, m'a bien fait rire, l'angle choisit pour introduire cette histoire m'a mis extrêmement mal à l'aise. J'ai eu l'impression de revivre le cauchemar propagandiste de Les Stagiaires (Google, le film) où les entreprises de la Silicon Valley vantent leur modèle comme le modèle le plus cool et le plus créatif de la planète, tout en nous dépeignant en filigrane ce qui ressemble au moule le plus académique et sordide qui soit, oú l'individu n'existe dès sa naissance que pour convaincre et faire partie de la MegaEntreprise, sorte de Dieu moderne et seule voie possible pour s'accomplir, en se pliant à son jeu et en écrasant son prochain au passage. Mais tout en restant cool, bien sur.
Ensuite l'histoire. Tout cette mise en place aux relents douteux (surtout quand on pense que le film est à destination des enfants) pour en arriver à un conflit de super-héros d'une banalité affligeante ? Un grand méchant aussi caricatural ? Des enjeux dignes d'une cour de récré ? Moi qui en attendais tellement après ce teaser minimaliste, tous ces "et si" potentielles repartent aussitôt dans le néant. On se retrouve littéralement face à un très mauvais épisode de Scooby Doo. Tous les personnages sont là, dans leur bêtise la plus crasse.
Enfin, la direction artistique. J'ai eu l'impression d'assister à un viol. Un viol du Japon par un John Lasseter devenu fou, hurlant "JE TE VEUX, JE VEUX UN BÉBÉ DE TOI !". Accouche un espèce de monstre difforme, qui n'est bien sur pas la fusion naturelle de San Francisco et de Tokyo, un enfant né de l'amour, non, c'est une espèce de "chose" improbable qui s'appelle... San Francyosko. Sorte de Frankenstein urbano-culturel oú se mêlent des pièces rapportées telle-qu'elle, assemblé certainement avec le même scotch dont se sert Baymax.
Quand au manque de crédibilité malgré tout ce contexte qui se veut technologique... C'est hélas, un bien moindre soucis au vu du reste :/