On en a tant entendu parler de ce film qu’on finissait par douter qu’on le verrait un jour: sans cesse reporté, puis annoncé sans sortie cinéma, le voilà finalement bradé dans la cohorte des films post confinement, à devoir ferrailler face à un bulldozer nommé Tenet.
On ne peut s’empêcher d’éprouver de la sympathie pour se rejeton mal aimé, ce vilain petit canard qu’on aimerait imaginer en cygne.
C’est qu’il est prometteur avec son souhait de trancher avec le tout venant des films de super héros marvel.
Le casting est d’ailleurs à lui-seul un gage d’optimisme: la plupart des jeunes acteurs se sont faits connaitre par des séries ou films en vogue, et on sait leur potentiel.
Les nouveau mutants semble avoir quelque chose à défendre, et on s’attend à sursauter dans cet hôpital trop gentil pour ne pas être effrayant. C’est qu’on a en tête pas d’exemples où l’hopital devient le lieu de toutes les peurs.
Oui mais le film souffre d’une présentation trop académique, d’épisodes de frayeur qui s'enchaînent mécaniquement, d’un twist qui ne nous fait même pas frémir. Est-ce qu’on a perdu la candeur qui permet d’apprécier ce genre de construction façon empilement de cubes?
On a pitié de sentir ce film boiteux alors qu’il disposait de cartes pour faire mieux.
Même si on ne devrait pas juger un film pour ce qu’il n’est pas, on a bien du mal à ne pas y penser comme un projet gâché, malmené qui trimballe son lot de stigmates.
On n’aime pas tirer sur l’ambulance, surtout après une période où les applaudissements pour le personnel médical ont émaillé nos soirées.
Reste que les nouveaux mutants peut tenir lieu de divertissement honnête, mais pas beaucoup plus, et qu’on l’oubliera bien vite pour ne se rappeler que de l’interminable attente qui l’a précédé.