Il n'y a rien à attendre d'une comédie de Berthomieu. Mais, bon, s'il s'agit de voir Raimu (dans le rôle principal) donnant la réplique à un autre monstre sacré, Michel Simon, alors forcément on est tenté.
Les deux comédiens incarnent "les nouveaux riches" de façon caricaturale et schématique. Ils sont deux anciens copains mécanos qui ont fait fortune dans l'automobile. L'un est un parvenu fruste mais brave, c'est-à-dire qu'il n'a pas abdiqué toute qualité morale; l'autre, joué par Michel Simon, est le stéréotype du capitaliste véreux, de l'affairiste boursicoteur, qui cumule en plus la propriété d'un journal à sa botte et la députation.
Le film est tout à fait caractéristique du cinéma des années 30 dénonçant les scandales financiers de la Troisième République agonisante. Le sujet, même tirant vers la comédie, est très faible dans son évocation manichéenne du capitalisme. La faute à un scénario démonstratif et à des personnages sans complexité, réduits au sens moral que leur confèrent les auteurs. Raimu fait du Raimu, fait les gros yeux, hausse la voix, entre démagogie et générosité.
Berthomieu reproduit paresseusement l'absence de subtilité et d'imagination du scénario.