Les Nouveaux Sauvages par Charles Dubois
Evidemment, comme il est dur de parler d'une oeuvre à sketch dans sa globalité, cette critique se fera sketch par sketch.
Intro : Celle-ci donne le ton. L'humour sera acerbe. Voir quasi inexistant. Ce sketch d'ouverture, reste à mon avis le meilleur, car parfait révélateur des désirs enfouis de tout un chacun. Qui n'a jamais rêvé de mettre dans un même lieu tous ses ennemis, et de tous les tuer ? Efficace et rapide, intelligent dans son écriture, ce sketch est mémorable. Et laisse la place à un générique ingénieux qui présente un diapo d'animaux sauvages, portraits presque terrible d'humains qui se prétendent bien au dessus de vulgaires animaux.
1° sketch : Celui-ci est le plus mauvais. Certes il excelle dans sa mise en scène (les travellings sont impeccables). Mais le propos est réellement vide d'intérêt. On ne comprend pas bien la situation , un peu trop particulière pour nous faire nous identifier, un peu trop absurde pur être crédible. Le tout pur finir sur une fin absolument pourrie, qui tombe à plat, et ne sait pas trop comment s'en sortir. On enchaîne donc, par une jolie transition, sur le sketch suivant.
2° sketch : Surement le plus choquant. On nous présente un parfait connard riche et un gros beauf pouilleux. Bien. L'un bloque l'autre en voiture, l'autre l'insulte et se la pète. Et évidemment c dernier crève et tombe sur le beauf, bien décidé à se venger. De ce scénario typique des films d'horreur classique débouche une effusion de violence déroutante, absolument désagréable et bouleversante (dans le mauvais sens du terme). Ce côté abominable du spectacle qui est proposé est accentué par les rires débiles des spectateurs qui peuplent la salle qui, sous prétexte qu'on leur sert une comédie, ne voit plus rien de l'horrible spectacle qui nous est proposé. Bien plus affreux que n'importe quel film au sigle - 12 ans, le film mériterait au moins un avertissement. J'ai même hésité à quitter la salle,tant le film se révélait insoutenable. Étonnant pour un grande adepte de l'humour noir que je suis. Ici ce n'est tout simplement pas drôle. C'est terrible. Quand je repense aux rires des spectateurs, je m'énerve encore. Pourquoi riez vous bandes de cons ?? En quoi est-ce drôle de vouloir se tuer de la manière la plus gratuite qui soit pour une embrouille en voiture ? En quoi voir un homme agoniser car pendu à sa ceinture de sécurité est-ce drôle ? En quoi voir deux hommes, inhumains, se mettre des coups d'extincteurs dans la gueule, de la manière la plus dure qui soit est-ce drôle ? Je me le demande encore et reste dans l'incompréhension la plus totale.
Un final presque optimiste remet heureusement les pendules à l'heure, nous fait esquisser un sourire, et nous sauve de cet enfer inutile qu'est ce deuxième sketch.
3° sktech : sûrement le témoin le plus flagrant de notre société. Ce duel entre un homme et l'administration qui fait tant enrager est filmé comme un western, l'anecdotique prend une importance majeure, la musique (mauvais se surcroît) est omniprésente et la morale vient nous servir ici un constat pitoyable : les hommes ne s'aiment et ne se retrouvent que dans le crime, apologie presque de l'acte barbare (.........) accentué par le poids des médias et des réseau sociaux, plus ridicules que jamais. A croire que ce n'est pas le film que je n'aime pas. Mais la société qui y est présentée.
4° sketch : sûrement le sketch le moins utile du film. Là où on pouvait encore voir une once de comédie dans les premiers sketch (en cherchant bien hein), ici la situation est purement dramatique. Après les effusions de violence qui nous ont été présentées auparavant on se met à craindre le pire. Au final on n'assiste qu'à une société où l'argent est le roi et où la Justice se prête à des règlements immondes et odieux. Pour finir sur une touche pathétique. Ca devient vite vite lassant cette violence gratuite et inutile... Pfffff...
Bref un sketch qui n'a strictement rien à foutre à.
5° sketch : sûrement le plus réussi. Au delà de l’esthétique sublime (magnifique scène du toit, danse magistrale) le propos se fait ici plus réaliste, moins rocambolesque, plus touchant. On évitera bien sûr pas des passages dramatiques malsains, une scène de cul finale dont on aurait pu se passer (même si son message prend un joli sens). Reste le goût désagréable de sentir eu par un réalisateur qui, après nous avoir montré le pire durant 1h30, se moque royalement de nous lorsque, en nous attendant à des effusions de violence qui nous sont presque devenues habituelles, on assiste à un apaisement et que les grosses routes tracées du scénario se font impasse.
A l'instar d'un Snow Therapy, le sketch propose une vision plus réaliste du mariage ; violent et dur à vivre, il est pourtant le fruit de l'amour total, celui qui accepte l'autre et ses défauts.
Et bah voilà ! C'était pas si compliqué !...