La vengeance est un plat qui se mange chaud

Un souffle de vent frais souffle sur ce film à sketchs argentin. Enfin, un cinéma qui décoiffe !
Nous avons beaucoup ri devant ces pétages de plomb, devant ces personnages qui sombrent dans l'hystérie de la vengeance.

C'est bien vu et très bien filmé, dans la veine de Carot et Besson, qui, quoique en disent leurs détracteurs, ont révolutionné le cinéma français, voire mondial.
Des gros plans nous emmènent dans des endroits incongrus, offrant une vision tout à fait originale de la scène : c'est un régal.

Contrairement à ce que certains critiques ont pu en dire, je trouve que la psychologie des personnages est très réaliste et leurs réactions tout à fait plausibles. Qui n'a pas rêvé de vengeance dans sa vie personnelle ? Après, les réactions sont bien sûr poussées à l'extrême, c'est ce qui en fait toute la saveur, de mon point de vue.

Nous serions tous donc des monstres potentiels ? Y'a t'il une sauvagerie inhérente en chacun de nous ? Je suis persuadée que oui, mais cela reste bien souvent au niveau des fantasmes, car nous sommes a priori des êtres éduqués, civilisés.
Mais, bon, justement, l'intérêt de cette fiction est à mon avis, de nous donner à voir ce qui se passerait si notre violence interne débordait.
C'est là que réside tout le ressort comique de ce film.

On peut voir aussi le film comme une critique de la société occidentale qui nous pousse dans nos retranchements en créant des frustrations. Ce film viserait-il à casser les codes, voire à revendiquer une certaine "révolution" ?

En tout cas, je trouve les interprétations, par des acteurs inconnus en France assez talentueuses.

Je retiens quelques sketchs qui m'ont marqué plus que d'autres : le deuxième, largement inspiré de "Duel" de Speilberg, montre deux hommes sur une route déserte, qui s'entre tuent ! Les rebondissements sont tellement drôles et la fureur des deux testostéronés les pousse à se mettre dans des situations ubuesques.
Le sketch du mariage est pas mal non plus, bien qu'un peu longuet.
Celui de la fourrière est extraordinaire. Comment l'ingénieur viré devient un héros local !
Et dans celui du restaurant au scénario hitchcockien, j'adore la scène du meurtre : gore à souhait !

En somme, je remercie mes éclaireurs qui m'ont incité à voir ce film qui n'a pas froid aux yeux, car sans eux, je serai passée à côté.